Le 16 février dernier, le CCFD-Terre Solidaire a annoncé les trois photographes lauréat·es du premier prix Photo Terre Solidaire. Présidé par Sebastião Salgado, ce prix international vise à soutenir la photographie humaniste et environnementale. Lumière sur les trois photojournalistes récompensé·es pour leur travail et leur engagement.
À l’occasion du premier appel à candidatures du Prix Photo Terre Solidaire, le CCFD a reçu près de 482 candidatures provenant de 71 pays. Première ONG française de solidarité internationale, le CCFD-Terre Solidaire existe depuis 60 ans. Luttant au quotidien contre les injustices liées au modèle de développement actuel, comme la faim dans le monde, cette organisation a lancé le Prix Photo Terre Solidaire afin de soutenir la photographie humaniste et environnementale. Celle qui montre et dénonce, sans filtre, les maux de notre société. Président d’honneur de cette première édition, Sebastião Salgado a réalisé son tout premier reportage professionnel avec le soutien de cette ONG en 1973. Sa nomination à la tête de la présidence sonne donc comme une évidence. Les photographes récompensé·es, Alessandro Cinque, Anush Babajanyan et Emily Garthwaite, se partagent une dotation de 50 000 euros et verront leurs travaux exposés pour multiples évènements.
Le grand prix Photo Terre Solidaire
« À travers le prisme des nouvelles et anciennes mines, ce projet parle du néolibéralisme et du néocolonialisme, en témoignant du manque de respect des droits humains dans les campagnes péruviennes », explique Alessandro Cinque à propos de Peru : a toxic state. Réalisée durant six années, cette série rend compte des conséquences environnementales, sociales et culturelles causées par l’exploitation des ressources minières au Pérou. Lauréat du grand Prix Photo Terre Solidaire, le photojournaliste italien installé à Lima, capitale du pays, révèle les réalités et les souffrances des communautés des Andes péruviennes. Récompensé par une dotation de 30 000 euros pour poursuivre son projet, Alessandro Cinque exposera son travail au Festival Photo La Gacilly en 2024.
©Alessandro Cinque
Les lauréates du prix Photo Terre Solidaire
Dans Battered Waters, Anush Babajanyan, photographe arménienne, dénonce quant à elle la crise de l’eau en Asie centrale. « L’effondrement de l’Union soviétique au début des années 1990 a laissé les pays d’Asie centrale aux prises avec des problèmes environnementaux et un manque de coordination autour de l’eau qu’ils partageaient », témoigne la photographe. À travers ce récit visuel, Anush Babajanyan partage le quotidien des populations d’une région assoiffée mise à l’écart.
La deuxième lauréate du prix Photo Terre Solidaire, Emily Garthwaite, présente dans Light Between Mountain la résistance du mode de vie pastoral, des traditions et des croyances au Kurdistan irakien. Née en Grande-Bretagne, la photojournaliste vit aujourd’hui en Irak. En partant à la rencontre de populations reculées dans les montagnes kurdes, elle dévoile une autre facette du pays. « Ce travail témoigne d’un morceau d’histoire oubliée, englobant une myriade de croyances, d’identités ethniques et de passé lointain. C’est une lettre d’amour à ma maison », déclare l’autrice.
Toutes deux récompensées d’une dotation de 10 000 euros, Anush Babajanyan et Emily Garthwaite seront exposées au festival Photoclimat à Paris au courant de l’automne 2023 et au Zoom Photo Festival à Saguenay, au Canada, en octobre 2023.
© Anush Babajanya
© Emily Garthwaite
Image d’ouverture : © Emily Garthwaite