D’abord la nuit. Être allongé, des étoiles plein la vue, et puis, dans le champs, voir du mouvement, entendre de la musique. Entrer dans le raffut d’un groupe. Ici les basses tonnent, le chien grogne, des hommes se jettent à l’eau : les photos font du bruit. Entre les potes, les ombres et les mâchoires animales qu’une main de matrone serre, Rastchoutchas pope toujours la même et unique soirée, peuplée d’embrassades naïves et de plongeons vertigineux. Ancien skateur blessé au genou le jeune photographe découvre dans l’argentique un moyen de rester en mouvement. « En suivant les aventures de ma bande de copain·ines, je capture l’amusement, les fous rires, mettant en avant le bonheur contagieux. Je dirais que mon style mêle l’absurde à une esthétique soignée, souvent bien flashy et saturée. J’adore utiliser un grand angle pour immerger les spectateurices au cœur de l’action, et un flash puissant pour surprendre comme si je prenais les sujets en flagrant délit. ». Marquée par le mordant des couv’ du magazine Trasher, et le dynamisme ludique d’un Jeremy Paige la pellicule libère l’énergie des soirées où l’on aimerait être, entre bottes de foin et sons de l’enfer, et qu’on quitte, déjà nostalgique. Mais la naïveté l’emporte toujours : « J’ai envie de créer mon propre monde à moi ! Un monde haut en couleur, où tout est permis, où c’est justement cette insouciance qui règne. Il n’y a pas longtemps, la mère d’un ami a dit “ces photos me donnent envie de revenir trente ans en arrière” et quand j’entends ça, pour moi, c’est mission accomplie », conclut l’artiste.
Rastchoutchas, la pop en béquille
© Rastchoutchas
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