Photographe habitué des voyages, André Terras Alexandre a photographié, durant deux semaines, les paysages de l’Ouest américain. Un périple dans un territoire mythique, qui a donné naissance à une série intitulée Familiar Wind.
« J’ai grandi en Europe, avec la présence constante des États-Unis dans ma vie : à la télévision, dans des films, ou même des magazines »,
raconte André Terras Alexandre. Passionné par les voyages, ce photographe d’origine portugaise a entrepris, en octobre 2018, un roadtrip de deux semaines dans l’Ouest américain. « Je viens d’un petit pays. Les routes sans fin et les montagnes gigantesques des États-Unis me semblaient intimidantes. Pourtant, d’une certaine manière, je me sentais proche d’elles », confie l’auteur de Familiar Wind.
Durant deux semaines, André Terras Alexandre s’est approprié ce territoire. Il a voyagé au rythme des conditions météo, en mangeant dans des diners implantés le long des routes, et en dormant dans des motels bon marché. « J’ai croisé de nombreuses personnes, relate le photographe. Notamment un couple d’une soixantaine d’années, qui retourne tous les ans au Grand Canyon. J’ai écouté leurs histoires avec admiration. »
S’immerger dans l’espace
Si l’auteur a découvert le tumulte des grandes villes de l’Ouest américain – Los Angeles, San Francisco ou encore San Diego – ce sont les paysages sauvages qui ont attiré son attention. « Je trouve l’effervescence des scènes urbaines trop difficile à shooter », explique-t-il. La nature, millénaire et paisible, lui a permis de prendre le temps de photographier. « Je conduisais sans but, en écoutant du Bill Callahan, et puis j’arrêtais ma voiture sur le bas-côté, pour capturer un arbre… Travailler sans pression, c’est ce que je préfère », ajoute-t-il. Habitué des longs périples en terres inconnues, André Terras Alexandre a découvert une nouvelle manière d’appréhender un territoire. « En quinze jours, j’ai traversé des déserts, exploré des métropoles immenses, escaladé des montagnes et marché sur la côte », résume-t-il.
Une expérience exaltante qui l’inspire. Sur les traces de centaines d’artistes, séduits par la beauté sauvage de l’Ouest américain, le photographe a souhaité s’immerger dans cet espace. « Je veux qu’on entende le cri des coyotes au crépuscule, ou encore les enceintes de ma voiture qui crachent de la musique country, en regardant mes images », commente l’auteur. Un roadtrip sensoriel au cœur d’un paysage ancré dans notre imaginaire commun.
© André Terras Alexandre