Jusqu’au 17 août 2019, la galerie Bildhalle, située à Zurich, organise un summer show intitulé Seaside. Quatorze photographes y présentent des images estivales, entre expérimentations et onirisme.
Été, chaleur et rêverie sont à l’honneur à Bildhalle, galerie suisse dédiée à l’art contemporain. Jusqu’au 17 août 2019, quatorze photographes y exposent des images évoquant le dépaysement et la langueur des vacances. Un événement collectif regroupant les œuvres d’Albarrán Cabrera, Carolle Bénitah, Werner Bischof, René Burri, Paul Cupido, Renato d’Agostin, Thomas Hoepker, Nicolas Hughes, Miho Kajioka, Philipp Keel, Barry Kornbluh, Douglas Mandry, Willy Spiller et Miriam Tölke. En jouant avec les contrastes, les textures et les perceptions du réel, les artistes dévoilent un univers envoûtant, aux frontières du rêve et des souvenirs. Un ensemble aussi contrasté que complémentaire.
Se distancer du quotidien
Ce sont les matériaux qui fascinent Albarrán Cabrera. Le duo de photographes travaille avec des pigments, des papiers japonais, du thé ou encore des feuilles d’or pour sublimer l’image. De ses expérimentations naissent des paysages oniriques et picturaux aux couleurs chaudes et veloutées. Carolle Bénitah, quant à elle, coud et brode ses photographies. Une manière d’explorer ses souvenirs d’enfance au Maroc, et de reconstruire d’anciens clichés familiaux. Un travail plasticien précieux. Une œuvre hybride complétant à merveille celle de Miriam Tökle : des collages mêlant peintures, magazines, bouts de papier et fragments d’images d’archives. Ses créations, surréalistes et poétiques, semblent illustrer des bribes de rêve. Douglas Mandry, quant à lui, s’intéresse aux conséquences de la numérisation du 8e art. En shootant uniquement à l’argentique, le photographe intervient ensuite à la main sur chacune de ses œuvres. Une production minutieuse faisant écho à un désir de se distancer d’un quotidien pressant. En fusionnant photographie et arts plastiques, ces photographes racontent de nouvelles histoires, entre passé et avenir, réel et merveilleux.
© Thomas Hoepker
Représenter le sublime
Cette ligne fine entre rêve et réalité inspire Paul Cupido. Le photographe ne cesse d’explorer les motivations de l’être humain, et la beauté de l’environnement. Amoureux de la nature, il construit un monde étrange, où les Hommes vivent au rythme des marées. Un travail d’une grande poésie. Le photographe Renato D’Agostin se plaît aussi à sortir ses sujets du monde réel. En jouant avec les compositions, l’architecture et les corps de ses modèles, il invite le regardeur à explorer son propre imaginaire. Un voyage prolongé par Nicholas Hughes : fasciné par les territories sauvages, celui-ci s’attache à capturer un monde irréel, dans lequel la nature domine. Ses clichés de l’océan, mystérieux et menaçants transforment la réalité en un conte captivant. Privilégiant une approche minimaliste, Miho Kajioka s’intéresse également à la beauté de l’environnement. Inspirée par la tradition japonaise « wabi-sai » – qui reconnaît la notion de beauté dans les imperfections et la fugacité – elle réalise des œuvres délicates rappelant les estampes orientales. Un travail mélancolique et introspectif renvoyant le spectateur à ses propres pensées. Ces artistes aux œuvres intimes et singulières tentent tous de représenter le sublime. Une quête invitant la poésie et l’onirisme dans leurs images. À travers les travaux de ces quatorze auteurs, l’exposition Seaside donne à voir un monde à la splendeur irréelle.
Jusqu’au 17 août 2019
Galerie Bildhalle
Stauffacherquai 56 8004 Zürich
© Renato D’Agostin
© René Burri Estate / Magnum Photos
© René Burri Estate / Magnum Photos
© à g. Miriam Tölke, à d. Paul Cupido
© Douglas Mandry
© Nicolas Hughes
© Miho Kajioka
© Albarrán Cabrera
© Albarrán Cabrera