Street photography et souvenirs : Sophia Bil et l’âge d’or qui nous habite

Street photography et souvenirs : Sophia Bil et l’âge d’or qui nous habite
Passionnée par les choses anciennes, Sophia Bil élabore des compositions contemporaines qui réveillent en nous des souvenirs d’enfance. Nimbées de soleil, ses photographies font la part belle à un âge d’or qui, dans les cœurs, résiste encore et toujours à l’épreuve du temps.

À mesure que les beaux jours s’installent, les envies de vacances se font sentir. Dans les rues, les étals des marchés se gorgent de parfums et de soleil. Les brocantes, de plus en plus nombreuses, donnent à voir une profusion d’objets étonnants qui ne demandent qu’à renaître dans de nouveaux intérieurs. La météo clémente nous invite à ôter nos blousons de cuir pour laisser nos bras nus se délecter des rayons de l’astre caressant. Quand ce dernier se montre trop imposant, il nous pousse à venir nous prélasser dans l’herbe fraîche, à rejoindre la nature ombragée à l’occasion d’un déjeuner ou d’une escapade prolongée. Immeubles et quartiers pavillonnaires se vident alors tandis que les espaces de villégiature se remplissent de leurs habitants de passages. La saison chaude se présente comme une ode à prendre le temps de profiter des bonheurs simples de l’existence, en témoignent les images de Sophia Bil.

À seulement 24 ans, l’artiste autodidacte se distingue par son approche de la street photography. L’essentiel de ses compositions spontanées incorpore des éléments venus d’un temps révolu, qui ne subsiste que dans les photographies et la mémoire évanescente. « Je ne peux pas le nier, j’adore le vintage ! J’ai toujours eu un pied dedans. Ma mère m’a donné le goût de chiner en brocante et d’acheter en seconde main dès mon plus jeune âge. Étudier en école de modélisme, où l’on apprend l’histoire de la mode et tout l’univers autour de chaque décennie, a dû me forger un réel attachement à ce que l’être humain a pu créer auparavant. Tout ce que l’on fait de nos jours est assez plat… Tout le monde a les mêmes vêtements, la même décoration ou la même maison que son voisin ! Autrefois, tout était plus diversifié », déplore Sophia Bil.

© Sophia Bil

La richesse de la simplicité

« C’est peut-être parce que je n’ai pas vécu dans ces belles années que j’essaie de transmettre leur charme que je perçois à travers ces objets », explique notre interlocutrice. À l’image, les réminiscences d’hier et d’aujourd’hui se distillent finalement dans la joie d’être là, dans une insouciance qui dissipe les tracas. « Il y a plusieurs aspects du souvenir à mes yeux, poursuit-elle. Il y a celui qui consiste à immortaliser un ou une proche, à garder le cliché, qu’il soit réussi ou non, et à se remémorer, quelques années plus tard, les instants passés. Ils finissent toujours par s’intensifier, car ils nous paraissent lointains. Lorsque l’on capture des objets ou des maisons appartenant à une autre époque, cela se rattache nécessairement à des moments. J’aime jouer de cette touche rétro. Si elle éveille un souvenir, alors je sais que ce que je voulais transmettre a été compris. »

Animée par une envie de saisir des moments de vie dans toute la richesse de leur simplicité, Sophia Bil souhaiterait poursuivre sur cette lancée. « Pour cette année 2023, j’aimerais vendre quelques-uns de mes travaux. Ça peut paraître un peu cliché mais, pour moi, ce serait vraiment un début en tant que photographe, donc j’espère de tout cœur réaliser ce projet. Si tout va bien je devrais repartir en voyage d’ici quelques mois pour créer encore plus d’images », assure-t-elle.

© Sophia Bil© Sophia Bil

© Sophia Bil

© Sophia Bil© Sophia Bil

© Sophia Bil

© Sophia Bil© Sophia Bil

© Sophia Bil

© Sophia Bil© Sophia Bil

© Sophia Bil

© Sophia Bil

Explorez
Jonathan Bertin : l'impressionnisme au-delà des frontières
Silhouette urbaine, Séoul Impressionism © Jonathan Bertin
Jonathan Bertin : l’impressionnisme au-delà des frontières
Jusqu’au 20 décembre 2025, Jonathan Bertin présente, à la Galerie Porte B, un dialogue délicat entre sa Normandie natale et Séoul, ville...
20 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
16 expositions photographiques à découvrir en novembre 2025
Topside III, de la série L’île naufragée, 2022 © Richard Pak
16 expositions photographiques à découvrir en novembre 2025
Pour occuper les journées d'automne, la rédaction de Fisheye a sélectionné une série d'événements photographiques à découvrir à Paris et...
17 novembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Paris Photo 2025 : atteindre sa montagne intérieure avec Suwon Lee
© Suwon Lee, Pico Bolívar I, 2025 / Courtesy of Sorondo Projects
Paris Photo 2025 : atteindre sa montagne intérieure avec Suwon Lee
Présentée cette année par Sorondo Projects (Barcelone) à Paris Photo, la série The Sacred Mountain de Suwon Lee raconte une quête...
14 novembre 2025   •  
Écrit par Milena III
Les images de la semaine du 20 octobre 2025 : famille, cultures alternatives et lumière
© Sara Silks
Les images de la semaine du 20 octobre 2025 : famille, cultures alternatives et lumière
C’est l’heure du récap ! Dans les pages de Fisheye cette semaine, les photographes nous font voyager, aussi bien dans des lieux...
26 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
La sélection Instagram #534 : film noir
© Lux Corvo / Instagram
La sélection Instagram #534 : film noir
Alors que les jours s’assombrissent et que la nuit domine, les artistes de notre sélection Instagram de la semaine nous plongent dans les...
Il y a 2 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Dans l’œil de Naïma Lecomte : rendez-vous au bord de l’eau après les cours
© Naïma Lecomte / Planches Contact Festival
Dans l’œil de Naïma Lecomte : rendez-vous au bord de l’eau après les cours
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil de Naïma Lecomte. Jusqu’au 4 janvier 2026, l’artiste présente Ce qui borde à Planches...
24 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #566 : Lalitâ-Kamalâ Valenta et Kordélia Phan
© Lalitâ-Kamalâ Valenta
Les coups de cœur #566 : Lalitâ-Kamalâ Valenta et Kordélia Phan
Lalitâ-Kamalâ Valenta et Kordélia Phan, nos coups de cœur de la semaine, documentent des univers spécifiques. La première s’intéresse à...
24 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les images de la semaine du 17 novembre 2025 : portraits du passé et du présent
I Saw a Tree Bearing Stones in Place of Apples and Pears © Emilia Martin
Les images de la semaine du 17 novembre 2025 : portraits du passé et du présent
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les photographes de Fisheye dépeignent différentes réalités. Certains puisent leur inspiration...
23 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet