Always Here : les errances périphériques de Tom Lewis

18 mars 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Always Here : les errances périphériques de Tom Lewis
© Tom Lewis
© Tom Lewis
© Tom Lewis
© Tom Lewis

Douces errances dans des quartiers périphériques, les photos de Tom Lewis traduisent une quête de sens générationnelle. Always Here, son exposition personnelle, à découvrir jusqu’au 24 mars à la Brunswick Gallery de Fitzroy, présente ses travaux, réalisés autour du monde.

Par ses images, l’artiste pluridisciplinaire australien Tom Nicholas Lewis explore les espaces liminaux, l’ambiance artificielle des quartiers périphériques et mène une réflexion sur le Soi. Mais il conte aussi l’histoire d’une jeunesse urbaine, qui se cherche, se trouve et s’exprime, à travers des langages et des codes qui lui sont propres. Les couleurs sont nostalgiques et vives, comme des rêves ni joyeux ni tristes, simplement étranges. Une sensation d’attente interminable se dégage de ces photos, prises dans des lieux transitoires. Le projet s’est étalé sur quatre mois dans des villes telles que Hong Kong, Tunis, la Cappadoce et Srebreno. Always Here est une histoire d’errances dans des non-lieux, une quête de sens perpétuelle au sein d’un univers absurde.

Génération Tumblr

Tom Nicholas Lewis fait partie de la génération Tumblr. Il est l’un de ces artistes qui ont trouvé sur cette plateforme visuelle avant-gardiste l’espace pour s’exprimer et trouver une légitimité. Véritable terrain de jeu pour les teens des années 1990, Tumblr a été pour Tom Lewis un « éveil sensoriel ». Ses images dévoilent la vie au sein des banlieues des grandes villes à travers plusieurs continents, abordée avec une touche d’absurdité et de chaos inattendu. Par les détails, le photographe amène la surprise au sein de scénarios qui paraissent étrangement figés. Il le fait par l’usage du glitch, de la saturation, par l’insertion d’objets dissonants – des boules disco, des flammes, des couleurs flashy. Tumblr et Instagram nourrissent son esthétique, qui explore les codes et les moyens d’expression typiques du post-internet. Envoutées d’une forme de magie, ces images statiques, où tout semble organisé et parfait, laissent entrevoir une volonté de briser ce monde régi par les règles d’un urbanisme oppressant. Dans Always Here, un malaise générationnel émerge, comme une rébellion visuelle aux normes préétablies, figeant l’espace urbain.

© Tom Nicholas Lewis
À lire aussi
La banlieue surréaliste de Tom Nicholas Lewis
La banlieue surréaliste de Tom Nicholas Lewis
« Tumblr a été mon “éveil sexuel” à la photographie, grâce à des artistes comme Kyle Thompson et Leif Podhajsky. Peu de temps après, j’ai…
19 août 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Basile Bertrand capture une banlieue festive
Basile Bertrand capture une banlieue festive
« J’ai toujours préféré les lieux où des choses, des erreurs, des surprises peuvent arriver n’importe quand : les villes, les…
05 mars 2021   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Explorez
Caroline Sohie : « La beauté des images n’est pas sans conséquence, elle a un poids »
© Caroline Sohie
Caroline Sohie : « La beauté des images n’est pas sans conséquence, elle a un poids »
Autrefois carrefour de la traite et du commerce colonial, Bagamoyo, sur la côte tanzanienne, juste en face de Zanzibar, est aujourd’hui...
21 juin 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Raymond Depardon, l’éloge du passage
© Raymond Depardon
Raymond Depardon, l’éloge du passage
La Galerie Magnum présente Raymond Depardon : Passages, une rétrospective visible jusqu'au 26 juillet 2025. À travers une...
18 juin 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Le palmarès du prix Picto de la Mode 2025 : la mode au croisement des enjeux contemporains
Symbiose © Arash Khaksari
Le palmarès du prix Picto de la Mode 2025 : la mode au croisement des enjeux contemporains
À l’occasion de la 27e édition du prix Picto de la Photographie de Mode, la cour du Palais Galliera s’est transformée en un lieu...
16 juin 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Alex Bex révèle la sensibilité des cowboys texans
Intermission (Big Foot, Texas), de la série Memories of Dust © Alex Bex, France, 3rd Place, Professional competition, Documentary Projects, Sony World Photography Awards 2025.
Alex Bex révèle la sensibilité des cowboys texans
Avec sa série Memories of Dust, le photographe franco-texan Alex Bex ébranle les codes de la masculinité dans les ranchs de cowboys au...
13 juin 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les coups de cœur #548 : Konrad Hellfeuer et Lucie Boucher
Diversum © Konrad Hellfeuer
Les coups de cœur #548 : Konrad Hellfeuer et Lucie Boucher
Konrad Hellfeuer et Lucie Boucher, nos coups de cœur de la semaine, invitent à ralentir, observer et contempler. Interrogeant les thèmes...
À l'instant   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Les images de la semaine du 16 juin 2025 : expositions, mode et esthétique variées
Entrelacs © Manon Bailo
Les images de la semaine du 16 juin 2025 : expositions, mode et esthétique variées
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye ont été façonnées par des expositions en cours ou à venir, la remise du prix...
22 juin 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Caroline Sohie : « La beauté des images n’est pas sans conséquence, elle a un poids »
© Caroline Sohie
Caroline Sohie : « La beauté des images n’est pas sans conséquence, elle a un poids »
Autrefois carrefour de la traite et du commerce colonial, Bagamoyo, sur la côte tanzanienne, juste en face de Zanzibar, est aujourd’hui...
21 juin 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Isabel Muñoz à Portrait(s) : le corps en majesté
© Isabel Muñoz
Isabel Muñoz à Portrait(s) : le corps en majesté
Jusqu'au 28 septembre 2025, le festival Portrait(s) accueille une rétrospective d’Isabel Muñoz, grande figure de la photographie...
20 juin 2025   •  
Écrit par Costanza Spina