Douces errances dans des quartiers périphériques, les photos de Tom Lewis traduisent une quête de sens générationnelle. Always Here, son exposition personnelle, à découvrir jusqu’au 24 mars à la Brunswick Gallery de Fitzroy, présente ses travaux, réalisés autour du monde.
Par ses images, l’artiste pluridisciplinaire australien Tom Nicholas Lewis explore les espaces liminaux, l’ambiance artificielle des quartiers périphériques et mène une réflexion sur le Soi. Mais il conte aussi l’histoire d’une jeunesse urbaine, qui se cherche, se trouve et s’exprime, à travers des langages et des codes qui lui sont propres. Les couleurs sont nostalgiques et vives, comme des rêves ni joyeux ni tristes, simplement étranges. Une sensation d’attente interminable se dégage de ces photos, prises dans des lieux transitoires. Le projet s’est étalé sur quatre mois dans des villes telles que Hong Kong, Tunis, la Cappadoce et Srebreno. Always Here est une histoire d’errances dans des non-lieux, une quête de sens perpétuelle au sein d’un univers absurde.
Génération Tumblr
Tom Nicholas Lewis fait partie de la génération Tumblr. Il est l’un de ces artistes qui ont trouvé sur cette plateforme visuelle avant-gardiste l’espace pour s’exprimer et trouver une légitimité. Véritable terrain de jeu pour les teens des années 1990, Tumblr a été pour Tom Lewis un « éveil sensoriel ». Ses images dévoilent la vie au sein des banlieues des grandes villes à travers plusieurs continents, abordée avec une touche d’absurdité et de chaos inattendu. Par les détails, le photographe amène la surprise au sein de scénarios qui paraissent étrangement figés. Il le fait par l’usage du glitch, de la saturation, par l’insertion d’objets dissonants – des boules disco, des flammes, des couleurs flashy. Tumblr et Instagram nourrissent son esthétique, qui explore les codes et les moyens d’expression typiques du post-internet. Envoutées d’une forme de magie, ces images statiques, où tout semble organisé et parfait, laissent entrevoir une volonté de briser ce monde régi par les règles d’un urbanisme oppressant. Dans Always Here, un malaise générationnel émerge, comme une rébellion visuelle aux normes préétablies, figeant l’espace urbain.