Valeria Arendar et Eleana Konstantellos : histoire fragmentée d’espionnage au Mexique

08 avril 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Valeria Arendar et Eleana Konstantellos : histoire fragmentée d'espionnage au Mexique
The Dice Was Loaded From The Start © Valeria Arendar et Eleana Konstantellos
The Dice Was Loaded From The Start © Valeria Arendar et Eleana Konstantellos

Valeria Arendar et Eleana Konstantellos, fondatrices du collectif Melka en 2022, s’intéressent aux histoires de l’espionnage qui a opéré sur le sol mexicain durant la guerre froide. Dans The Dice Was Loaded From The Start, elles explorent les fragments d’intrigues et de jeux de pouvoir et tentent de mettre en images ce qui a longtemps été dissimulé. Pour ce faire, les deux photographes sont parties de l’opération LITEMPO, menée par la CIA au Mexique, dans le but de contrer l’influence soviétique et les mouvements de gauche. Rencontre.

Fisheye : Qu’est-ce qui vous a motivées à commencer un projet sur les réseaux d’espionnage ?

Eleana Konstantellos : En dix ans d’amitié avec Valeria, d’expositions et d’œuvres communes, nous nous sommes rendu compte que nos pratiques artistiques étaient souvent connectées et que nous partagions les mêmes préoccupations. Quand nous avons créé notre collectif Melka en 2022, Valeria travaillait sur un projet intitulé Dos Veces María, qui explore la dernière dictature civico-militaire en Argentine, tandis que moi, je travaillais sur deux projets : l’un sur le Chupacabras – une créature mythique qui attaquait le bétail dans les zones rurales, en particulier dans le Mexique des années 1990 – et Justicia Biométrica, une série sur la surveillance de masse à l’ère numérique. C’est alors que nous avons réalisé qu’un vide historique liait nos projets : la guerre froide et l’espionnage. En analysant des dossiers déclassifiés d’affaires de services de renseignement au Mexique – registres administratifs et quelques photos officielles d’identification tels que des passeports ou visa – nous avons compris que la photographie était principalement utilisée pour tromper, prouver ou dissimuler des informations. Elle pouvait être le médium idéal pour aborder ce sujet. Autrement dit, comment représenter ce qui n’a jamais été vu ? Et c’est ainsi, je crois, qu’est né The Dice Was Loaded From The Start.

Valeria Arendar : L’espionnage nous est apparu comme un territoire fascinant, car ce n’est pas seulement un espace de contrôle et de surveillance, mais en outre un domaine où l’image est manipulée et utilisée comme preuve ou tromperie. Elle construit des réalités, à la fois par ce qu’elle montre et par ce qu’elle dissimule. Ainsi, comment dépasser les cadres de représentations qui organisent le visible et le pensable ? The Dice Was Loaded From The Start n’aborde pas uniquement l’espionnage au Mexique, mais est aussi une exploration de l’image en tant que champ de bataille. Nous nous intéressons à la possibilité de créer des images de dissidence – celles qui ne confirment pas ce que nous savons déjà, mais qui remettent en question et déplacent les récits établis ; celles qui ouvrent également de nouvelles voies dans la manière dont nous percevons le réel.

Image d'archive de Camerino Zamora Galindo montrant des signes de torture
The Dice Was Loaded From The Start, archive de Camerino Zamora Galindo © Valeria Arendar et Eleana Konstantellos
Une femme prend en photo un homme
The Dice Was Loaded From The Start © Valeria Arendar et Eleana Konstantellos
Personne qui se cache sous sa veste alors qu'elle se fait prendre en photo
The Dice Was Loaded From The Start © Valeria Arendar et Eleana Konstantellos
Dentier ouvert
The Dice Was Loaded From The Start © Valeria Arendar et Eleana Konstantellos

Pouvez-vous nous parler de l’opération LITEMPO ?

E : C’est une opération d’espionnage menée par la CIA au Mexique entre les années 1960 et 1970. Son objectif était de surveiller et de démanteler les groupes « subversifs », en particulier ceux issus du parti communiste mexicain (PCM) et des cercles prosoviétiques. Winston Scott, le chef de station de l’agence au Mexique, a recruté douze agents au sein du gouvernement, y compris deux présidents ou plus, et a également infiltré les mouvements de gauche pour recueillir des renseignements et freiner leurs activités. Plusieurs militant·es ont été arrêté·es dont Camerino Zamora Galindo en 1975, membre de la ligue communiste 23 de Septiembre et responsable du Comité Oriente. Dans le corps de notre projet se trouve une image d’archives de cet homme. Sur la photographie, son visage porte des traces évidentes de coups et ses vêtements sont trempés, conséquence d’une méthode de torture appelée el pocito, qui consistait à plonger une personne dans l’eau jusqu’à ce qu’elle frôle l’asphyxie. Cette image ne documente pas seulement la violence d’État ; elle révèle aussi comment l’espionnage n’était pas qu’une simple pratique de surveillance, mais un outil actif de répression et de contrôle.

V : Ce qui est le plus fascinant dans LITEMPO, ce n’est pas seulement son existence en tant qu’opération clandestine, mais le fait que son histoire se déploie comme un récit fragmenté, rempli de zones d’ombres. Nous connaissons certains noms clés (Gustavo Díaz Ordaz et Luis Echeverría) et nous comprenons certaines stratégies, mais une grande partie de l’opération reste enveloppée dans le silence ou dissimulée dans de documents classifiés. En ce sens, elle n’est pas qu’un épisode de la guerre froide au Mexique, c’est une structure de pouvoir qui nous pousse à nous interroger : combien de ses mécanismes sont encore en place aujourd’hui ? Combien de ses tactiques de surveillance ont évolué vers des dispositifs contemporains de contrôles ? Plus qu’un vestige du passé, LITEMPO constitue une porte d’entrée pour comprendre comment l’espionnage ne se contente pas d’observer la réalité : il la produit, fabrique des ennemis et intervient dans l’histoire avant même qu’elle ne se réalise.

À travers vos recherches sur ce sujet, avez-vous découvert des éléments intéressants, des histoires inédites ou oubliées sur l’espionnage au Mexique ?

V : Plutôt que de révéler des histoires oubliées, nous avons trouvé des traces éparpillées, des plis dans le temps qui dévoilent tout autant qu’ils dissimulent. L’espionnage ne permet pas une vision complète des archives, seulement des fragments : des rapports censurés, un visage flou sur une photographie, des documents d’identités, des registres d’entrées et de sorties du pays. Les espions existaient dans l’absence : ils traversaient la ville sans y appartenir pleinement. Leur travail ne se limitait pas à l’observation, il consistait aussi à fabriquer des récits, à ériger des ennemis et à générer la paranoïa. En ce sens, l’espionnage au Mexique n’a pas été uniquement une pratique secrète, mais une forme de fiction politique. La surveillance elle-même opérait comme un montage où chaque action créait une histoire, réelle ou fantasmée. The Dice Was Loaded From The Start ne cherche pas à révéler une vérité cachée, mais à rendre visible la manière dont l’histoire de l’espionnage s’est construite à travers l’opacité. Ce qui nous intéresse, c’est la tension entre ce qui a été consigné et ce qui a été laissé hors des archives.

E : Et c’est justement à travers ces fragments que nous avons trouvé une version plus floue de « l’histoire officielle ». Beaucoup de documents déclassifiés avec lesquels nous avons travaillé sont mal scannés, difficiles à lire. Cependant, au sein de ces pages brouillées, une histoire beaucoup plus complexe émerge, une histoire qui s’éloigne du stéréotype hollywoodien de l’espion·ne cosmopolite et invincible. Tout au long de notre entreprise, nous avons découvert un réseau plus poreux, dans lequel des agent·es doubles travaillaient pour les États-Unis tout en vendant des informations à l’URSS. Des agent·es secrets échouaient à transmettre leurs renseignements et des Soviétiques, avec de faux documents, utilisaient le Mexique comme point de transit, pour entrer discrètement aux États-Unis et ainsi éviter d’être intercepté·es. Notre projet se construit précisément à partir de ces vides, en explorant comment l’histoire de l’espionnage au Mexique ne se trouve pas seulement dans ce qui a été documenté, mais aussi dans ce qui a été volontairement exclu des archives.

Une main qui touche plusieurs passeports sur une table
The Dice Was Loaded From The Start © Valeria Arendar et Eleana Konstantellos
Femme dans une voiture dans la pénombre
The Dice Was Loaded From The Start © Valeria Arendar et Eleana Konstantellos
ValeriaArendar
Artiste
« Nous nous intéressons à l’image non pas comme un document figé, mais comme un espace où différentes matérialités et temporalités se rencontrent, se contredisent et se réécrivent mutuellement. »

Comment avez-vous pensé et construit votre récit The Dice Was Loaded From The Start photographiquement ?

V : Construire The Dice Was Loaded From The Start photographiquement signifiait accepter de travailler avec une archive impossible, une histoire faite de vides et de traces incomplètes. Nous ne voulions pas juste illustrer l’espionnage au Mexique, nous avons plutôt cherché à aborder l’image comme un espace où le visible et l’invisible entrent en collision. Ici, la photographie n’est ni une preuve ni un témoignage – c’est une interférence. Ce qui nous intéresse, c’est la manière dont l’image, au lieu d’apporter de la clarté, introduit de nouvelles interrogations. Dans une archive des services secrets, ce qui manque est tout aussi significatif que ce qui est présent. Comment photographier la surveillance alors que son but est de ne laisser aucune trace ? Comment représenter la clandestinité sans trahir sa nature ambiguë ? Cela nous a conduites à travailler avec une esthétique du décalage, qui vient interrompre l’attente du « documentaire ». Je dirais que ce projet ne cherche pas à illustrer un récit clos, mais plutôt comme un montage où les fragments se déplacent, se contredisent et génèrent de nouvelles associations.

E : Nous cherchions à imaginer et à jouer avec les événements historiques qui ont eu lieu – ou qui auraient pu avoir lieu – au Mexique pendant la guerre froide. Ce projet a été un dialogue permanent entre l’univers de Valeria et le mien. Nous avons toutes les deux une passion pour la mise en scène en tant qu’outil créatif. Elle nous permet de partir en quête de l’objet perdu, de l’image manquante. Dès le début, nous avons compris que la photographie elle-même est LA protagoniste dans les pratiques d’espionnage. Elle est essentielle pour documenter des preuves, mener des opérations de surveillance, identifier des schémas, mais aussi pour la communication secrète, la propagande et la désinformation. Avec des ami·es, nous avons joué aux espion·nes. Nos personnages ont émergé sur un fond blanc, tandis que nous échangions perruques, poses, cigarettes, accessoires et tissus. Bien que la photographie soit souvent perçue comme une démarche individuelle, nous avons découvert au fil de ce projet une manière collective de créer des images et de construire ensemble une narration visuelle.

Quelle est la valeur ajoutée de l’utilisation de médias mixtes ?

E : Travailler avec différents médiums, c’est comme assembler un puzzle. Au cours de notre recherche sur l’espionnage, nous avons réalisé que certaines choses ne pouvaient tout simplement pas être racontées uniquement à travers la photographie, alors nous avons intégré la vidéo, par exemple. Les archives que nous avons trouvées possèdent une esthétique très particulière que nous voulions préserver, car elles apportent une temporalité au projet, tout en révélant la censure qui continue d’opérer dans l’histoire. La plupart des documents déclassifiés que nous avons consultés sont rayés, mal photocopiés, flous, qui obscurcissent des informations clés. Leur inclusion n’est donc pas seulement une décision documentaire, mais aussi un moyen de souligner comment l’histoire se construit à travers l’omission et l’effacement. L’autoportrait, quant à lui, est apparu plus spontanément lorsque nous avons commencé à remettre en question le regard masculin qui domine les récits sur l’espionnage. Nous avons trouvé des traces de femmes, notamment du KGB, qui voyageaient avec des passeports diplomatiques en tant que « compagnes de leurs maris » aux États-Unis. L’intégration de l’autoportrait nous a permis de bousculer ces rôles, de jouer avec l’identité et l’idée de camouflage dans les services secrets.

V : C’était une stratégie visant à dépasser les limites de chaque médium et à générer des frictions entre eux. Nous nous intéressons à l’image non pas comme un document figé, mais comme un espace où différentes matérialités et temporalités se rencontrent, se contredisent et se réécrivent mutuellement. L’archive, par exemple, impose une structure de vérité, une aura d’objectivité. Mais lorsqu’elle est mise en dialogue avec du film ou des autoportraits, cette autorité est déstabilisée : elle cesse d’être un témoignage incontestable et devient un champ d’interprétation. Dans le projet, chaque médium apporte une logique différente : la photographie fixe un instant, mais la vidéo le déplace ; l’archive suggère des certitudes, mais l’autoportrait les rend instables, voire ironiques. En fin de compte, l’espionnage est aussi un jeu intermédia : il mêle documents, images floues et paroles contradictoires. C’est pourquoi notre approche cherche à interroger ces archives plutôt qu’à les consolider en un récit unique et cohérent. Il ne s’agit pas d’illustrer une histoire, mais de rendre visibles sa construction, son instabilité et ses failles.

document d'archive
The Dice Was Loaded From The Start © Valeria Arendar et Eleana Konstantellos
Trois personnes sous couverture dans une voiture en train de manger un McDonald
The Dice Was Loaded From The Start © Valeria Arendar et Eleana Konstantellos
Un homme fume une cigarette
The Dice Was Loaded From The Start © Valeria Arendar et Eleana Konstantellos
EleanaKonstantellos
Artiste
« La fiction n’occulte pas la réalité, elle met en lumière les mécanismes par lesquels nous construisons des représentations d’un univers contradictoire et en perpétuelle mutation. »

À votre avis, dans quelle mesure la fiction, en tant que genre, peut-elle fournir des clés pour comprendre le passé et envisager le futur ?

V : La fiction n’est pas seulement un reflet du passé ni une projection du futur, c’est une fissure dans le temps, un espace où les vestiges de ce qui a été et les possibilités de ce qui pourrait être s’entrelacent. La guerre froide était, en soi, une grande fabulation géopolitique – une histoire tissée de paranoïas. Comment comprendre un passé qui s’est écrit sur un mode de suspicion permanente ? Seulement en perturbant ses images, en déplaçant ses récits, en intervenant dans ses silences. Mais la fiction ne se limite pas à reconstruire ce qui a été perdu, elle ouvre aussi des voies vers ce qui est encore à venir. Elle nous permet de penser l’avenir non comme une continuité linéaire, mais comme un espace d’interruption. De la même manière que l’espionnage a fabriqué des réalités alternatives à l’intérieur de l’histoire, la fiction nous laisse imaginer des futurs où le présent est désordonné.

E : Nous avons souvent tendance à opposer la fiction à la vérité, alors qu’en réalité, ce qu’elle fait, c’est révéler que toute vérité est une construction, un montage. C’est précisément dans cette fissure que la fiction devient indispensable. Plus qu’un simple outil narratif, elle est un instrument qui nous permet d’imaginer de nouvelles utopies et de bâtir des futurs alternatifs. Aujourd’hui, plus que jamais, la fiction est nécessaire, car elle nous rappelle qu’il n’existe ni réalité unique ni vérité absolue. Toute réalité est un fragment qui tente d’expliquer le monde – un point de vue parmi des millions. La fiction n’occulte pas la réalité ; elle met en lumière les mécanismes par lesquels nous construisons des représentations d’un univers contradictoire et en perpétuelle mutation. Elle nous permet d’interroger les versions officielles et les récits écrits par les vainqueurs. Et au-delà de la compréhension du passé, la fiction est aussi une forme de résistance. En multipliant les perspectives et en mobilisant d’autres modes de connaissance – l’intuition, le jeu, l’imagination –, nous pouvons démasquer les tendances totalitaires, dictatoriales et fascistes qui, malheureusement, restent toujours présentes d’aujourd’hui.

Étant installées au Mexique, pensez-vous qu’il existe un héritage de cette époque où la ville était un théâtre pour les espions et un levier pour les États-Unis ou l’Union soviétique dans leur quête de pouvoir ?

V : Plus qu’un héritage au sens de mémoire historique, ce qui persiste de cette époque à Mexico, c’est un système de contrôle et de surveillance. Il a évolué, mais il n’a pas disparu. Durant la guerre froide, l’espionnage ne se limitait pas à la surveillance d’individus spécifiques, il s’agissait de gérer les populations, de produire des discours sur la sécurité et la menace, d’établir des mécanismes de domination. Aujourd’hui, la surveillance ne se restreint plus aux agences de renseignement des puissances étrangères, elle s’est étendue aux réseaux numériques, à la militarisation du quotidien et à l’utilisation des technologies pour classifier, exclure et supprimer. S’il existe un héritage de la guerre froide au Mexique, ce n’est pas que la présence d’archives et de conspirations passées, mais la persistance d’une logique de guerre qui n’a jamais vraiment pris fin – elle a simplement changé de visage.

Image de l'intérieur d'une voiture abîmée
The Dice Was Loaded From The Start © Valeria Arendar et Eleana Konstantellos
Une main qui tient une cigarette et qui pointe le Mexique sur une carte
The Dice Was Loaded From The Start © Valeria Arendar et Eleana Konstantellos

Comment avez-vous choisi ce titre : The Dice Was Loaded From The Start ?

E : Le titre est né, comme beaucoup de bonnes idées, en plein embouteillage. Nous avions besoin d’un moyen d’habiter le projet. C’est ainsi qu’une stratégie inattendue a émergé : construire une playlist qui nous aiderait à nous immerger dans l’atmosphère des années 1970–80. Nous avons mélangé de tout, comme si nous réglions une radio sur différentes fréquences de la guerre froide : des cumbias psychédéliques de Los Mirlos (Pérou), Los Destellos et Chacalón y la Nueva Crema, à Los Solitarios, puis, José José, Juan Gabriel et Rigo Tovar, aux côtés du récit brut et mélancolique de Bob Dylan, Patti Smith, Lou Reed, Simon & Garfunkel et la tension synthétisée de Talking Heads et David Bowie. Un jour, lors d’un de ces trajets interminables, « Romeo and Juliet » de Dire Straits a commencé à jouer, et la phrase « Juliet, the dice was loaded from the start » nous a fait rire. Non pas parce qu’elle avait un lien direct avec l’espionnage, mais parce qu’elle capturait, sans le vouloir, ce sentiment d’inévitabilité que nous retrouvions sans cesse dans nos recherches. Nous avons réfléchi à la signification de cette phrase – comme si tout était une mise en scène, une partie déjà truquée où l’on sait ce qui va fatalement se produire. Nous aimions l’idée qu’un événement aussi marquant que l’Opération LITEMPO ait auparavant un sort scellé, mais qu’en même temps, le titre puisse être lu avec une connotation de jeu et de hasard. Comme si, à chaque faux mouvement, la balance pourrait pencher de l’autre côté. Le fait que ce titre ne soit pas un spoiler, qu’il ne révèle pas immédiatement que nous parlons d’espionnage dans notre projet nous a également plu. Il nous a trouvées par chance, entre rires et embouteillages, encapsulant l’essence de la série : une histoire où ce qui semble être une coïncidence cache presque toujours un scénario invisible.

Une dernière pensée ?

V et E : Nous souhaitons que The Dice Was Loaded From The Start ne soit pas perçu comme une histoire close ou une reconstitution définitive, mais plutôt comme une exploration ouverte de l’image, de la mémoire et des façons dont nous racontons ce qui ne peut jamais être entièrement vu. Dans ce sens, s’il y a une seule chose que nous espérons que le public retiendra, c’est la question de ce qui demeure dans l’ombre – ces zones d’opacité qui façonnent notre manière d’appréhender le monde.

Objet de transmission radiophonique
The Dice Was Loaded From The Start © Valeria Arendar et Eleana Konstantellos
Emprunte digitale sur un cercle de verre
The Dice Was Loaded From The Start © Valeria Arendar et Eleana Konstantellos
Outil d'observation avec des ampoules allumées
The Dice Was Loaded From The Start © Valeria Arendar et Eleana Konstantellos
Homme aux cheveux mi-longs fumant une cigarette
The Dice Was Loaded From The Start © Valeria Arendar et Eleana Konstantellos
Polaroid de deux femmes
The Dice Was Loaded From The Start © Valeria Arendar et Eleana Konstantellos
Photo d'archive d'une arrestation d'un homme portant des lunettes
The Dice Was Loaded From The Start © Valeria Arendar et Eleana Konstantellos
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