Depuis quatorze ans, les Zooms du Salon de la photo mettent en lumière la création photographique. Cette année, Fisheye soutient le travail de Lola Cacciarella. Votez pour elle avant le 11 septembre 2025 en passant par ce lien.
Créés en 2010, les Zooms du Salon de la photo valorisent la photographie émergente. Chaque année, un jury de professionnel·les, présidé en 2025 par Laura Serani, propose huit photographes. Chaque finaliste est soutenu·e par un média parmi Compétence Photo, De l’air, Photo, Polka, Réponses Photo, Phototrend, Like Magazine et Fisheye. À l’issue de votes, deux prix sont remis : l’un par la presse, l’autre par le public. Cette année, Fisheye présente Lola Cacciarella, qui construit des images où la vie capte le regard, structure l’espace, fait vibrer le réel par la couleur. Elle ne cherche pas à figer, mais à faire sentir : une nuance, une matière, un souffle. Chez elle, la lumière révèle, sculpte, donne de l’élan. Elle vit ses images et transmet, à travers elles, une envie de partage simple et direct. Elle laisse à chaque forme sa liberté – comme à celles et ceux qui les regardent. Diplômée des Gobelins Paris, après un détour par l’architecture, elle développe un langage visuel ancré dans l’intuition. Elle fait une première apparition dans les « coups de cœur » de Fisheye en 2022, avant de poursuivre son chemin avec sa série Bleu comme une orange, réalisée à l’été 2023.
Des instants au seuil de la disparition
« Chaque année, j’attends l’été avec impatience », écrit-elle. Cette saison particulière est marquée par un ralentissement du temps, une lumière plus généreuse, et un rapport nouveau aux corps et à l’espace. « C’est une période où je me sens plus disponible, plus sensible à ce qui m’entoure. » Bleu comme une orange est le carnet de cet été-là. Une série sans ancrage géographique, faite de fragments visuels. Ce qui l’attire : les détails – une forme, une couleur, un éclat. « Une goutte d’eau, une chaise brisée, un mur jaune sous un ciel bleu… », énumère-t-elle. L’image garde une part d’ambiguïté. On ne sait pas tout de suite ce qu’on regarde, et c’est cette hésitation que Lola Cacciarella cherche à préserver – comme dans cette photographie traversée par une grande forme jaune. Au premier regard, on y voit peut-être une bulle, un objet flottant, une apparition. Puis un bras surgit, une main suspendue. Un corps se devine, flou, presque dissous dans la lumière. L’image ne désigne rien, elle suggère. Elle laisse place au trouble, à l’interprétation. « Ce sont souvent des sensations que je tente de retenir », poursuit-elle. Comme les pièces d’un puzzle, ces images composent le tableau d’un été fait de perceptions marquantes, d’instants captés au seuil de la disparition. « J’ai voulu garder une trace de cette énergie particulière », explique-t-elle encore. Une façon de rassembler la poésie discrète de la saison et ces petites choses qui, sans elle, se seraient peut-être effacées.