Le 17 janvier 2020, le Prix Lucas Dolega a dévoilé le nom de sa lauréate : la photojournaliste vénézuélienne Ana Maria Arevalo Gosen, qui s’attache à défendre sans relâche les droits des femmes.
Depuis 2011, le Prix Lucas Dolega soutient des photojournalistes risquant leur vie pour capturer l’actualité. Crises, guerres et violences sont au cœur de leur projet. Des conditions extrêmement risquées que le concours souhaite souligner, en récompensant chaque année un photographe pour son engagement personnel, son implication sur le terrain, ses prises de position et la qualité de son travail. Le 17 janvier, dans les salons de l’Hôtel de Ville de Paris, la lauréate de l’édition 2019 a été distinguée : Ana Maria Arevalo Gosen remporte une dotation de la SAIF de 10 000 euros, une future exposition à la Galerie UPP parisienne, et une parution dans le prochain album de Reporters sans Frontières, grâce à sa série Días Eternos.
Un des pays les plus violents du monde
Née en 1988 au Venezuela, Ana Maria Arevalo Gosen se revendique comme une défenseuse des droits des femmes, transformant le 8e art en outil de lutte. En 2009, elle déménage à Toulouse, où elle étudie la photographie et les sciences politiques. Après avoir réalisé plusieurs projets personnels, l’auteure s’envole de nouveau pour le Venezuela en 2017, et se lance dans un travail au long cours : Días Eternos. Une série donnant à voir les conditions des femmes incarcérées dans le pays.
Territoire ravagé par une crise économique écrasante, le Venezuela est devenu l’un des pays les plus violents du monde. Si les prisonnières sont enfermées pour divers délits : vol, kidnapping, possession d’armes illégale, ou encore contrebande, celles-ci proviennent pour la plupart de milieux modestes et ont connu de nombreux traumatismes. Depuis janvier 2018, l’incarcération s’est même politisée, puisque la loi « contre la haine » interdit toute forme de protestation contre le gouvernement. Dans ces lieux insalubres, les incarcérées doivent faire face à des conditions de vie révoltantes. Comment, alors, se reconstruire ? Et survivre ? Quel future le régime politique vénézuélien leur réserve-t-il ? En racontant leurs histoires, Ana Maria Arevalo Gosen lève le voile sur une brutalité confinée. Un récit poignant.
© Ana Maria Arevalo Gosen