Cette semaine, Cyrus Cornut revient sur sa série Chongqing, sur les quatre rives du temps qui passe, exposée au Festival du Regard 2019. Brigitte Patient rend ensuite hommage au photographe Bogdan Konopka.
Dans le cadre de la 4e édition du Festival du Regard 2019 et de la thématique « Habiter », Cyrus Cornut expose deux de ses séries, Chongqing, sur les quatre rives du temps qui passe et Voyage en périphéries, jusqu’au 14 juillet. À travers ses travaux sur Chongqing, 4e municipalité de Chine, il documente l’évolution de la ville face à la plus grande croissance démographique au monde, à la suite de son développement économique. Voilée d’une épaisse brume mystique, la métropole enfle et déborde au-delà du fleuve Yangzte.
La chambre photographique permet à Cyrus Cornut de poser un regard réfléchi sur des paysages imposants. « J’ai décidé de prendre cet appareil pour travailler lentement, et obtenir rendu esthétique particulier », explique-t-il. Des détails autrement imperceptibles apparaissent alors dans ses images. Des traces d’anciens modes de vie contrastent avec le quotidien des habitants, observant leur ville grandir. Un contraste fascinant. Ses œuvres sont aussi exposées à la Fisheye Gallery, jusqu’au 22 juin 2019.
© Cyrus Cornut
Une empathie qui s’efface
Trois jours avant son décès – le 19 mai 2019, Bogdan Konopka a rencontré Brigitte Patient à l’occasion de l’exposition de sa série Un conte polonais à Beaucouzé, dans l’agglomération d’Angers. Si l’on connaît surtout ses tirages argentiques en petit format, cette fois-ci, on découvre de grande images, en extérieur. Une première. Autre nouveauté, les portraits sont aussi nombreux que les paysages de Bogdan Konopka.
Bogdan Konopka cherche à représenter la transformation de la Pologne, du stalinisme au système politique contemporain, en retraçant de 40 ans de carrière. Famille, proches, amis et inconnus se confondent, en partageant une empathie palpable pour l’époque d’antan. Une empathie qui s’efface pourtant pour donner à voir les politiques actuelles. « Si l’on va vers les gens avec l’âme ouverte, ils s’ouvrent eux-mêmes immédiatement, explique le photographe. Mais j’ai bien peur que notre civilisation de machines et d’intelligence artificielle nous emmène ailleurs, loin de cette humanité. » Pratiquant la photographie comme un langage, Bogdan Konopka nous transporte dans un conte, de l’œil à l’imaginaire, et partage un sublime portrait de la Pologne. Une exposition à voir jusqu’au 7 juillet.
© Bogdan Konopka
Image d’ouverture © Cyrus Cornut