En mai 2020, les Filles de la Photo avaient annoncé la première édition de leur mentorat – un programme d’accompagnement dédié aux femmes photographes. Lumière sur les cinq lauréates.
Les Filles de la Photo, premier réseau professionnel féminin œuvrant pour défendre le 8e art, ont lancé cette année un Observatoire de la mixité. L’objectif ? Analyser la représentation des femmes dans l’écosystème photographique. Une étude mettant en lumière les inégalités persistantes. Face à ce constat, les Filles de la Photo avaient affirmé une volonté de mettre en place des actions concrètes et ont fondé un programme de mentorat dédié aux femmes photographes.
350 candidates ont participé à l’appel à projets, lancé le 4 mai dernier, confirmant une attente des artistes féminines à être accompagnées. Parmi les participantes, cinq lauréates se sont démarquées : Anne-Lou Buzot, Amélie Chassary, Juliette-Andréa Elie, Camille Gharbi et Elsa Leydier. Chacune d’entre elles bénéficiera d’un accompagnement régulier par un binôme de marraine, dans la production de leur projet et le développement de leur parcours. La restitution de ces 10 mois d’échanges aura lieu aux Rencontres d’Arles 2021.
© Camille Gharbi
Un premier pas vers une représentation plus égale
Créatives, les cinq finalistes défendent une vision contemporaine de la photographie. Camille Gharbi, née en 1984, est architecte de formation. Passionnée par les thématiques sociétales, elle développe, depuis plusieurs années, une œuvre autour des violences conjugales. « Étant autodidacte, je serais ravie de recevoir les conseils des Filles de la Photo. Ma pratique de la photographie est plurielle : photographie d’architecture, plasticienne, de presse. C’est une diversité qui m’intéresse, que je veux préserver, mais que j’ai souvent du mal à gérer en termes de temps et de choix », confie-t-elle. Dans le cadre du programme, sous la tutelle de Corinna Shack, agente de photographe à Phom, et de Véronique Prugnaud, directrice éditoriale et développement chez The Eyes, la photographe développera son sujet de prédilection, en s’intéressant à la fois aux victimes et aux auteurs des violences conjuguales.
« Le fait de pouvoir échanger régulièrement avec des expertes de la photographie sur l’avancée du projet et de bénéficier de leurs retours critiques me sera très précieux, et permettrait de donner une visibilité certaine à mon travail », se réjouit Elsa Leydier, qui sera quant à elle épaulée par l’éditrice Emmanuelle Kouchner et l’acheteuse d’art et curatrice Séverine Morel. Diplômée de l’École supérieure de la photographie d’Arles, l’artiste s’intéresse à la représentation des territoires iconiques par l’image. Elle amorce actuellement À Corps Perdus, un projet engagé en trois parties, inspiré par l’écoféminisme – notamment la représentation et l’oppression des corps des femmes.
Innovant, ce mentorat est un premier pas vers une représentation plus égale des artistes femmes dans un écosystème biaisé.
© Amélie Chassary
© à g. Elsa Leydier, à d. Anne-Lou Buzot
© Juliette-Andréa Elie
Image d’ouverture : © Juliette-Andréa Elie