La Galerie &co119 accueille jusqu’au 15 janvier From dawn to dusk, premier volet de l’exposition en deux temps de Léo Berne. Une immersion pétillante dans son « journal photographique ».
C’est à l’âge de dix ans que Léo Berne, photographe et réalisateur français venu d’Aix-en-Provence, découvre le 8e art. Avec un petit appareil, il immortalise un voyage en Angleterre. En grandissant, il emprunte le boîtier de son père, et débute un « journal photographique » qu’il complète d’année en année. « J’ai toujours shooté dans l’idée de garder des souvenirs, de capturer des chocs émotionnels, des coups de foudre esthétiques », confie l’artiste. Le terme anglais « diary » lui parle davantage que la notion de carnet intime pour définir sa pratique du médium : une collection d’entrées visuelles aussi personnelles que spontanées.
Travaillant au sein du collectif Megaforce, Léo Berne y réalise des vidéos. Un métier dont la démarche contraste avec sa façon de prendre des photos. « Le tournage demande du travail en amont, il nécessite de créer une certaine mise en scène, tandis qu’une image est plus instinctive. Je n’ai pas envie de faire la même chose avec ces deux facettes de ma vie : j’ai besoin d’un concept en vidéo, mais je vois mes clichés comme des souvenirs », précise-t-il. Une vision décomplexée du médium que l’on retrouve dans From dawn to dusk, premier volet d’une exposition.
Poésie, nostalgie, surréalisme et humour
On entrevoit, dans l’œuvre de Léo Berne, une approche comparable à celle d’un touriste, une collection de souvenirs de vacances, de moments fugaces. « Mais à la différence d’eux, je documente mes périples comme mon quotidien », ajoute l’auteur. Souvent prises de manière spontanée, ses images ne révèlent pas de démarche particulière ni de narration complexe. Elles existent, simplement. Objets éternels illustrant des instants éphémères. C’est cette énergie intuitive que la Galerie &co119 a souhaité souligner, à travers une scénographie reproduisant le temps qui s’écoule : 24 heures, depuis l’aube à la fin d’une journée. « La deuxième partie de l’exposition, qui débutera le 24 janvier prochain s’intitulera From dusk to dawn et mettra en avant le monde nocturne : un univers un peu différent, plus étrange, plus festif et pris au flash », commente le photographe, qui compare ces événements aux deux faces d’un vinyle.
Car il y a, dans les créations de Léo Berne, une dynamique intrigante, semblable à celle de la musique. Poésie, nostalgie, surréalisme et humour dialoguent, au cœur de ces images au grain marqué. Des compositions prises à l’argentique, donnant à l’ensemble une certaine identité. « J’aime devoir attendre avant de découvrir mes photos, l’importance du geste est ainsi décuplée », explique l’artiste. Avec talent – et chance parfois – le photographe réalise un tour du monde intime, du Chili au Vietnam, en passant par l’Espagne, la Suède ou même les États-Unis. Aux quatre coins de la planète, il capture ses amis, ses connaissances avec une fougue charmante. Légères et pétillantes, ses créations se lisent comme une série d’émotions fortes et brèves, prêtes à éclater au visage des visiteurs, laissant derrière elles une sensation satisfaisante de liberté.
From dawn to dusk – jusqu’au 15 janvier 2019
From dusk to dawn – du 24 janvier au 21 février
Galerie &co119, 119 rue Vieille du Temple, Paris 3e
© Léo Berne