Le studio de la Maison européenne de la photographie accueille, jusqu’au 30 août, Second-self introduction, série de la jeune artiste Gangao Lang. Un travail intime et coloré autour du portrait féminin.
Lauréate du Prix photographique Dior pour les jeunes talents 2019, Gangao Lang est née en 1998 dans la Province de Henan, en Chine. Véritable enfant de l’ère numérique, c’est naturellement que la jeune femme se tourne vers le 8e art pour capturer son quotidien, ses amis, et réaliser ses premiers projets. « J’étudie désormais la photographie à Shanghai, et je reviens d’un échange de trois mois en France, où j’ai pu prendre des cours à l’ENSP d’Arles – une expérience qui m’a fait évoluer », raconte-t-elle.
Second-self introduction, série centrée autour de son amie Li Wanyue, met en scène de manière originale la beauté féminine. « Nous étions très proches au lycée, mais nous avons été séparées lors de nos études supérieures. Cette période est douloureuse pour nous deux, et je perçois ce projet comme une chance de transformer nos vies », précise l’artiste, qui voit en son modèle l’opportunité de « représenter une femme forte, indépendante, et sincère, qui est passée d’une fillette rêveuse à une femme visionnaire. »
Une palette d’émotions
Couleurs, douceur et géométrie dialoguent sur les murs du studio de la MEP. Partout, le visage de Li Wanyue nous fait face et nous invite à pénétrer dans un monde charmant aux tons rosés. En phase avec son temps, Gangao Lang joue avec les outils numériques pour modifier des détails du visage de son amie, les couleurs et même les mises en scène des clichés.
Orné de formes géométriques, le visage du modèle change, d’une image à l’autre – comme un écho à la complexité humaine. Tantôt éclairée par une lumière pâle, pensive et élégante, tantôt représentée dans la pénombre, elle incarne toute une palette d’émotions. « Je la trouve magnifique. Sa propre expérience, et la manière dont nous en parlons m’aident à la comprendre. Je ressens son existence au plus profond de moi. Je place peut-être tous ces objets devant elle pour essayer de mieux la comprendre », confie la photographe. Poétiques, ses portraits illustrent avec tendresse leur relation amicale, proposant une relecture allégorique du charme féminin.
Jusqu’au 30 août
MEP, 5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris
© Gangao Lang