« There’s a nightclub inside my head » : le nouveau projet de Boston Bun

23 avril 2021   •  
Écrit par Fisheye Magazine
"There’s a nightclub inside my head" : le nouveau projet de Boston Bun

Privé des clubs qui donnent sens à son art, le DJ Boston Bun a imaginé une boîte de nuit logée dans son crâne. La photographe Lucrecia Taormina incarne cette soirée particulière par une dizaine d’images magnétiques qui projettent dans nos imaginaires de drôles d’émotions confinées. There’s a nightclub inside my head, un projet à découvrir dès aujourd’hui.

Le premier cas de Covid fut annoncé aux États-Unis, à Seattle, en février 2020. Le DJ français Boston Bun était sur place et devait s’y produire. Pour le deuxième cas à New York, idem. Un à un, les festivals où le DJ était programmé ont été annulés. Ce qui aurait pu être un véritable coup de massue s’est transformé en une opportunité insoupçonnée : celle de prendre du temps. « Je me suis créé mon club personnel dans ma tête, avec la BO de ma soirée préférée », explique le musicien. À l’image de sa musique, l’énergie de Boston Bun reste optimiste, inventive et salvatrice.

L’ordinateur du DJ était rempli de morceaux créés précédemment, de manière frénétique, mais jamais sortis parce que leur format n’était pas conforme au calibre des soirées en clubs. En s’affranchissant de ces contraintes, Boston Bun a recentré sa création sur l’essentiel : lui et le son. « Le fait d’être confiné en studio m’a forcé à faire quelque chose avec ce que j’avais déjà, parce que je ne pouvais rien avoir de nouveau », analyse-t-il. Tout ce matériel prenait vie progressivement en une forme improvisée d’exploration musicale. Isolé, mais avec toujours le cœur à la fête, le DJ est parvenu, pour la première fois en dix ans de carrière, à un format d’album. Un objet complet, empreint de toutes les émotions que l’artiste a traversées. Entre immobilisme forcé, curiosité et force mentale, une sensibilité positive, propre au style house, donne le ton à l’ensemble. « Je ne sais pas faire de la musique triste de toute façon », précise l’artiste, dont l’album affirme There’s a nightclub inside my head.

House et photographie

À l’été 2020, Luke Tierney, ami et producteur à l’agence Friend London, propose à Boston Bun de se faire photographier par Lucrecia Taormina, artiste argentine stoppée elle aussi par la pandémie au lancement de sa jeune carrière. Elle le shoote assis sur le capot d’une voiture rétro, dans un parking désert. « Est-il est paisible, ou s’apprête-t-il à commettre un meurtre ? », interroge Lucrecia. L’univers de la photographe fait parfaitement écho aux ressentis exprimés par BO de Boston Bun. En apportant ses codes sur la nuit profonde, ses lumières artificielles et son alchimie à incarner des pensées contradictoires, la photographe ouvrait la porte à une synergie naturelle : la house et la photographie dialoguaient dans un même langage. Cet artwork s’imposera en cover de l’album. Un objet fascinant dont les images seront à découvrir lors d’un DJ set à la Fisheye Gallery, le 21 juin à Paris.

Cet article, rédigé par Cathy Hamad, est à retrouver dans son intégralité dans Fisheye #47, bientôt en kiosque. 

 

© Circa ’99

© Lucrecia Taormina© Lucrecia Taormina

 

© Lucrecia Taormina

© Lucrecia Taormina

Explorez
Ultra-violence, bodybuilding et livre d’artiste : nos coups de cœur photo du mois
© Kristina Rozhkova
Ultra-violence, bodybuilding et livre d’artiste : nos coups de cœur photo du mois
Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont...
Il y a 3 heures   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Instax mini 99 : les couleurs instantanées d’Aliocha Boi et Christopher Barraja 
© Christopher Barraja
Instax mini 99 : les couleurs instantanées d’Aliocha Boi et Christopher Barraja 
La photographie analogique ne cesse de séduire un large public. Pour Fujifilm, Aliocha Boi et Christopher Barraja s’emparent de l’Instax...
26 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Flashs et paysages : les mondes mystiques d'lnka&Niclas
Family Portrait © Inka&Niclas
Flashs et paysages : les mondes mystiques d'lnka&Niclas
Des vagues et des palmiers rose-orangé, des silhouettes incandescentes, des flashs de lumières surnaturels dans des paysages grandioses....
24 avril 2024   •  
Écrit par Agathe Kalfas
Concours #RATPxFisheye : lumière sur les médaillé·es
© Jeanne Pieprzownik
Concours #RATPxFisheye : lumière sur les médaillé·es
Le 3 avril 2024, le jury du concours #RATPxFisheye a désigné ses trois lauréat·es. Guillaume Blot, Jeanne Pieprzownik et Guillaume...
23 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Ultra-violence, bodybuilding et livre d’artiste : nos coups de cœur photo du mois
© Kristina Rozhkova
Ultra-violence, bodybuilding et livre d’artiste : nos coups de cœur photo du mois
Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont...
Il y a 3 heures   •  
Écrit par Lou Tsatsas
BMW ART MAKERS : les dégradés célestes de Mustapha Azeroual et Marjolaine Lévy
© Mustapha Azeroual / BMW ART MAKERS
BMW ART MAKERS : les dégradés célestes de Mustapha Azeroual et Marjolaine Lévy
Le programme BMW ART MAKERS, initiative de soutien à la création, accueille cette année le duo d’artiste/curatrice composé par Mustapha...
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Milena Ill
La sélection Instagram #452 : la danse sous toutes ses formes
© Aleksander Varadian Johnsen / Instagram
La sélection Instagram #452 : la danse sous toutes ses formes
Cette semaine, les photographes de notre sélection Instagram capturent les corps – et même les éléments – qui dansent à en perdre...
Il y a 11 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
3 questions à Juliette Pavy, photographe de l’année SWPA 2024
En plus de la douleur et des saignements, ces “spirales“ sont également à l’origine de graves infections qui ont rendu leurs victimes définitivement stériles. © Juliette Pavy
3 questions à Juliette Pavy, photographe de l’année SWPA 2024
À travers son projet sur la campagne de stérilisation forcée au Groenland entre 1966 et 1975, la photographe française Juliette...
29 avril 2024   •  
Écrit par Cassandre Thomas