Capturer son intuition

Capturer son intuition

Olivier Bekaert, photographe belge, retrace son parcours en Amérique Latine, en Russie et en Asie, à travers son projet Con su Permiso. Ses images « libres » révèlent un artiste intuitif et inspiré.

Olivier Bekaert commence la photographie en 2000, lorsqu’une amie l’invite à prendre un cours du soir. S’il se considère « photographe amateur », le huitième art s’impose à lui comme une évidence et, très vite, son appareil l’accompagne partout. « Lorsqu’on fait de la photographie son métier, et que l’on réalise des commandes, il faut s’adapter, explique-t-il. Par ailleurs, je reste complètement libre, je crée ce que je veux ». La série nous emmène au cœur de ses voyages autour du globe. Il nous semble être assis à ses côtés, à observer un serveur lui retirer sa tasse de café, en disant « con tu permiso » (en espagnol, « avec ta permission »), une phrase qui restera gravée dans l’esprit d’Olivier. De chaque cliché émane une certaine intimité, comme si sa mémoire restait à leur surface. « Ma devise est simple : reste libre et ne réfléchis pas trop », ajoute-t-il.

Se fier à son instinct

Il y a une certaine fougue, dans les images du photographe. Une envie de capturer un moment avant qu’il ne s’efface. Con su Permiso est remplie d’hommes, leurs corps en mouvement stoppés dans l’action. « La première chose que j’observe, lorsque j’arrive dans une ville, c’est la foule », confie Bekaert. « Les façades sont immortelles, mais les hommes, eux, sont uniques. » Le boîtier à la main, ses voyages l’inspirent, et libèrent son instinct de photographe. Ses images, prises à l’argentique, sont les échos de sa curiosité. « Lorsque quelque chose m’intéresse, je le prends en photo. C’est en regardant les négatifs que je décide si j’ai fait le bon choix ou non. Cela peut prendre des années de réflexion. » Comme une intuition, une sensation familière, ses photos deviennent des entrées venues d’un journal fictif, des résidus d’une inspiration subite. Si Olivier prend de la distance, c’est pour contempler ses souvenirs avec le recul nécessaire : « Je cherche à captiver et à rendre mes images de plus en plus intéressantes au fil de l’observation », conclut-il.

© Olivier Bekaert

© Olivier Bekaert

© Olivier Bekaert

© Olivier Bekaert

© Olivier Bekaert

© Olivier Bekaert© Olivier Bekaert
© Olivier Bekaert© Olivier Bekaert

© Olivier Bekaert

© Olivier Bekaert

© Olivier Bekaert

© Olivier Bekaert

Explorez
Sebastião Salgado, cinquante ans de photographie humaniste
© Sebastião Salgado
Sebastião Salgado, cinquante ans de photographie humaniste
Le photographe brésilien Sebastião Salgado nous a quitté·es ce vendredi 23 mai 2025 à l’âge de 81 ans. Porteur du courant humaniste...
26 mai 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Chris Mann et les histoires abstraites de Bakou
© Chris Mann
Chris Mann et les histoires abstraites de Bakou
Au fil de ses projets, Chris Mann immortalise des paysages à la lisière de deux mondes. Dans Interzone Baku, cet adepte des tirages...
20 mai 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Antoine Boissonot sur sa Loire intérieure
L'eau du fleuve parle à celui qui écoute © Antoine Boissonot
Antoine Boissonot sur sa Loire intérieure
Antoine Boissonot embarque sur la Loire à bord d’un canoë pour un voyage photographique introspectif. Se laissant porter sur l’eau...
07 mai 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Issei Suda, chroniqueur d’un Japon entre deux mondes
© Issei Suda
Issei Suda, chroniqueur d’un Japon entre deux mondes
Le Centre de la photographie de Mougins présente, jusqu'au 8 juin 2025, une exposition sur le photographe japonais iconique Issei Suda.
29 avril 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Nos derniers articles
Voir tous les articles
L’image comme manifeste au Moulin Blanchard
Le Beat Hotel, 9 rue Gît-le-Coeur, Chambre 41. Thelma Shumsky, scientifique américaine et son amie suédoise Gun, 1957 © Harold Chapman (TopFoto, Roger Viollet)
L’image comme manifeste au Moulin Blanchard
Le Moulin Blanchard rappelle que l’art peut encore être une arme intime et révoltée. Rien d’exhaustif : soixante ans après la Beat...
Il y a 10 heures   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Les Mesnographies 2025 : la sororité comme cri de ralliement
© Thalía Gochez
Les Mesnographies 2025 : la sororité comme cri de ralliement
Du 7 juin au 14 juillet 2025, le festival Les Mesnographies revient pour une cinquième année dans le parc municipal des Mesnuls. Une...
04 juin 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Éléa-Jeanne Schmitter en zone trouble
© Éléa-Jeanne Schmitter
Éléa-Jeanne Schmitter en zone trouble
Die Tore – en allemand, « les portes » – a été publié dans le livre On Death édité par Humble Arts Foundation et Kris Graves Projects...
03 juin 2025   •  
Écrit par Milena III
La sélection Instagram #509 : promenade abracadabrantesque
© Ada Retegan / Instagram
La sélection Instagram #509 : promenade abracadabrantesque
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine convoquent l’étrange. Déformation, fuite de couleurs, surréalisme, chacun·e...
03 juin 2025   •  
Écrit par Marie Baranger