Jeunes et créatif·ves, nos coups de cœur #417, Urora et Django, capturent ce qui les émeut. L’une illustre le tourbillon d’émotion de l’adolescence et l’autre le charme des voyages.
Urora
« Je suis inspirée par la dualité : le rêve et le réel, l’introversion et l’extraversion, l’esprit et l’émotion, le brut et l’imaginaire. Je cherche à trouver des entre-deux où je me sens à l’aise. C’est pour cette raison que la jeunesse me fascine. Il y a un paradoxe dans le fait de chercher sa place dans ce monde tout en se rebellant contre lui »,
raconte Urora. Venue de Pologne, la photographe s’est tournée vers le médium, captivé par sa vision de la vie qu’elle associe à une pièce de théâtre. Intuitive, elle ne cesse depuis de construire des histoires complexes, où se croisent réalisme et impossible. Prenant pour modèles des adolescent·es, l’artiste développe un univers haut en couleur évoquant les nuances de la série HBO Euphoria. Dans ses clichés, les corps dansent, s’abandonnent à la musique et à la fête. Les kaléidoscopes déforment l’espace et les paillettes cachent la tristesse sous leur strass. « La plupart de ces images proviennent du projet Lustrous Dream, qui traite du besoin de s’affranchir des illusions à différents moments de son existence. Il évoque la dépression qui lance un processus, un tourbillon d’émotions qui jaillissent pour nous aider à nous recréer », explique-t-elle. Un passage à l’âge adulte qu’elle capture avec une poésie touchante.
© Urora
Django
C’est en 2020 que Django se tourne vers le 8e art, alors que le confinement agit sur son moral et sa motivation quotidienne. « Pendant mes heures passées sur les réseaux sociaux, j’ai fait la connaissance de Kilian Aiello, en pleine création d’un groupe de discussion composé de photographes novices », se souvient l’auteur de 19 ans. Installé à Paris, ce dernier a toujours cultivé un goût prononcé pour la création – une passion nourrie également par ses études en conservatoire. Privilégiant l’argentique, le jeune homme cherche aujourd’hui l’émotion, la surprise, le moment fort. « J’aime certaines de mes images simplement pour leurs couleurs et l’interprétation que j’en ai. Je ne supporte pas non plus de pouvoir découvrir ce que je capture dans la seconde, cela nuit à ma vision », précise-t-il. En juillet 2022, il part en Suède, puis en Allemagne. Un périple qui l’inspire et dont il rapporte de nombreux souvenirs : « des endroits inhabituels, les passants dans la rue, l’architecture, les sourires de mon amoureuse… Je n’ai rien laissé de côté », confie-t-il. Et, pour s’assurer de ne rien oublier, il fige le tout dans un zine retraçant ces instants précieux. Un objet pérenne, aux influences multiples – « Jonathan Bertin, Saul Leiter, Alejandro Iñárritu, Tanguy Delavet, Philipp Glass, Claude Debussy ou encore Maurice Ravel… », énumère-t-il.
© Django
Image d’ouverture : © Urora