« On ne peut pas regarder directement le soleil, mais on peut trouver d’autres façons de le percevoir », souligne à juste titre Nick Prideaux. Se décrivant comme « l’auteur d’un journal intime visuel », ce dernier a toujours été animé par une irrépressible envie de partager cette magie du quotidien dont il est témoin. « Je souhaite mener quiconque contemple mes images dans une sorte de voyage. Pour moi, c’est la manière la plus romantique, la plus belle de pratiquer cet art – et sans doute la seule à mes yeux », révèle-t-il. Dans la volonté de « connecter des univers flottants », le photographe australien se défait de tout référent mondain pour donner à voir la beauté de la simplicité alentour. La douceur d’un bouquet de mimosa ou d’un fruit duveteux effleuré du bout des doigts, les rayons de soleil qui caressent l’échine découverte dans l’indolence du matin, les bulles d’un soda qui éclatent par centaines dans un verre ou sur la langue… L’image convoque les sens et s’éprouve par fragments, comme un blason ou un chant d’amour au temps présent. « Dès que j’attrape mon boîtier, tout autour de moi, le monde semble s’arrêter, et c’est alors que je peux m’ancrer tout à fait dans le moment », conclut l’artiste.
© Nick Prideaux