Pour la semaine d’ouverture des Rencontres d’Arles 2024, Archevêché by Fisheye présente une série de rendez-vous incontournables ! Parmi eux, l’exposition 10/10 conjugue les travaux de certain·es parmi les meilleur·es jeunes diplômé·es de dix écoles de photographie françaises et internationales.
Du 1er au 6 juillet prochain, Fisheye prendra ses quartiers dans la Cour de l’Archevêché, lieu phare des Rencontres d’Arles ! Pour l’occasion, dix jeunes artistes questionneront nos perceptions du réel, poétiseront la perte et le caractère éphémère des choses, et offriront une méditation sur notre condition. Soutenue par Canon, l’exposition, née d’un attachement pour les œuvres de ces talents émergents et leurs évolutions artistiques, offrira une vue d’ensemble hétéroclite, où s’établissent des correspondances entre perspectives et sensibilités. En déployant leurs visions pour l’avenir, chacun et chacune d’elleux raconteront des histoires qui montrent et réinventent les liens qui importent, dans l’espoir de contribuer à un monde meilleur.
Des expériences stimulantes
Inscrit dans le programme du ()FF des Rencontres d’Arles, désormais porté par La Kabine, L’Archevêché By Fisheye présentera ainsi le fruit d’une curation unique. Mathis Benestebe, à qui nous avions déjà consacré un article, décrit l’alexithymie et la déconnexion émotionnelle de l’artiste dans son couple, tandis que Ji Tongxin questionne la mortalité à travers des visions d’apocalypse. Sumi Anjuman abordera le thème des violences sexuelles, à travers une œuvre photographique, littéraire et musicale, issue d’une correspondance. Sofiya Loriashvili, dont l’œuvre montre un réalisme cru néanmoins empreint d’un regard altruiste, nous invite à réfléchir à la place de la poupée plastique dans notre société. La photographe Gioia Cheung, quant à elle, choisit de reproduire les interactions et les conflits entre ses parents, dans des décors de studio qui les théâtralisent.
En s’inscrivant dans une approche philosophique du métier de restaurateur du patrimoine, Émile Moutaud s’immerge dans un match de football, et s’intéresse en particulier à la prépondérance du rôle de la communauté et des traditions dans ces évènements. Également situé aux frontières avec d’autres univers, l’artiste et théoricien Raphaël Lods transforme la matière en poussière, rendant leur fragilité à la nature, à nos corps et à nos espoirs. À l’aide du procédé de solarisation, Jules Ferrini nous entraîne dans une ville où les individus prennent des allures de pochoirs, dans une atmosphère fantomatique. Benjamin Freedman procède lui aussi à une sortie radicale du réel, en nous entraînant dans un monde de science-fiction et d’horreur, entièrement inventé par l’intelligence artificielle. Dans un genre plus abstrait, enfin, Natasha Gruza compose subtilement avec le flou et les couleurs vives pour créer de véritables peintures en mouvement.