2018 : honneur aux femmes

28 décembre 2018   •  
Écrit par Lou Tsatsas
2018 : honneur aux femmes

Artistes, commissaires ou encore curatrices… Les femmes du monde de la photographie ont fait couler de l’encre, cette année. Retour sur dix personnalités qui nous ont inspirés.

1. Charlotte Abramow

Charlotte Abramow

possède un regard plein de délicatesse, coloré par son approche ludique. Dans son nouvel ouvrage, Maurice, entre tristesse et rigolade, édité par Fisheye, elle met en scène son père, un personnage excentrique et attachant. Avec Maurice, la photographe illustre la métamorphose d’un homme, tandis que les séquelles d’un cancer et d’un coma le transforment. Entre nostalgie, onirisme et humour, Charlotte parvient à créer un univers à la fois doux et vrai. Un magnifique hommage à son père, décédé alors qu’elle terminait son projet.

© Charlotte Abramow

© Charlotte Abramow

2. Marta Bevacqua

L’Italienne Marta Bevacqua, 29 ans, est arrivée à Paris en 2014. C’est durant ses années lycée à Frascati, petite ville tranquille de la banlieue de Rome, qu’elle a plongé en autodidacte dans la photographie. À 22 ans, elle découvre son goût pour l’univers de la mode. Pourtant, c’est loin des studios que Marta puise son inspiration. Corps, paysages sauvages et lumière naturelle se réunissent dans ses clichés, des thèmes qu’elle travaille avec aisance, dans un univers exclusivement féminin, et inspiré du genre « fantasy ». Elle signe la couverture de Fisheye #33, en novembre 2018.

© Marta Bevacqua

© Marta Bevacqua

3. Morvarid K

Née en 1982 à Téhéran, Morvarid K développe depuis une dizaine d’années une œuvre qui explore des « frontières invisibles » en associant photographie, arts plastiques et performance. Sa série Once Upon A Time a été présentée pour la première fois en intégralité cette année à la Fisheye Gallery. « Il y a deux Iran dans mon travail, explique l’artiste. Celui dans lequel j’ai grandi jusqu’à l’âge de 10 ans, qui m’a donné les valeurs que j’ai assimilées. Cet Iran n’existe plus. Et il y a l’Iran d’aujourd’hui, un pays dans lequel les gens et les mœurs évoluent. Mon travail oscille entre ces deux pôles, dans cet entre-deux. ».

© Morvarid K

© Morvarid K

4. Camille Gharbi

Lauréate des FIDAL Youth Photography Awards 2018, Camille Gharbi cherche à questionner, à travers Preuves d’amour, la violence domestique dans son expression la plus extrême : l’homicide conjugal. Afin d’aborder ce sujet à la fois glaçant et commun, la photographe a représenté des objets du quotidien, transformés en armes de crimes, sur un fond clair et sobre. À leur côté, des noms de victimes. Si la représentation des objets ne permet pas de saisir l’ampleur de la violence immédiatement, cette prise de distance impose un temps de réflexion.

© Camille Gharbi

© Camille Gharbi

5. Fannie Escoulen

Commissaire d’exposition indépendante, spécialisée en photographie contemporaine et ex-directrice adjointe du BAL, Fannie Escoulen a signé le parcours Elles x Paris Photo en 2018. Une déambulation dans les allées du salon, au sein de laquelle l’histoire de la photographie est revue par le prisme des femmes. Une traversée contemporaine en quête de trésors dénichés dans les galeries du monde entier.

© Fatima Mazmouz

© Fatima Mazmouz

6. Marion Hislen

Curatrice spécialiste de la photographie, Marion Hislen a été nommée, en janvier dernier, Déléguée de la photographie au sein de la Direction générale de la création artistique. Énergique, elle milite activement pour une plus grande reconnaissance des photographes. Une reconnaissance qui passe notamment par la rétribution de leur exposition et par une plus grande attention à la parité entre hommes et femmes.

© María Moldes© María Moldes

© María Moldes

7. Kate Sweeney

Coup de cœur de la rédac’, la portraitiste américaine Kate Sweeney capture la beauté brute des femmes. Ses images aux couleurs vives subliment la diversité des corps et proposent une nouvelle vision de la nudité. Profondément féministe, l’artiste déclare : « le regard féminin devient plus important en photographie, il transforme notre vision des genres, des stéréotypes… Mes photographies font l’éloge du pouvoir et de l’éclat de toutes les femmes ».

© Kate Sweeney

© Kate Sweeney

8. Les Femmes Photographes

L’association Femmes Photographes a célébré ses deux ans en novembre 2018. Elle est à l’origine d’une plateforme qui se décline en un site Internet et une revue semestrielle. Les Femmes Photographes ont pour objectif de promouvoir les artistes féminines, trop peu représentées. Un combat que l’on retrouve dans la dernière revue en date de l’association, consacrée à la notion de visibilité.

© Anne Locquen

© Anne Locquen

Et côté expos ?

9. Millenials au féminin

L’agence Havas Paris a accueilli, jusqu’en juillet dernier, Millenials au féminin, une exposition exclusivement réservée aux jeunes femmes photographes. Le thème – la valorisation du féminin –, plus qu’actuel, est apparu comme une évidence pour Séverine Morel, curatrice et acheteuse d’art au sein de l’agence. « Il s’agit de mettre en avant une thématique qui répond à une préoccupation sociale contemporaine tout en valorisant le féminin », explique-t-elle. Une exposition qui a rouvert le débat autour de la représentation du féminin dans nos sociétés contemporaines.

© Alina Asmus© Alina Asmus

© Alina Asmus

10. Photographes

« Si une majorité de femmes sont diplômées des écoles d’art, leurs œuvres ne font l’objet que de 15 % des expositions. »

C’est sur ce constat qu’Alain Collard, directeur de l’association La Salle d’Attente a décidé de présenter l’exposition collective Photographes. Au cœur de l’exposition, pas de thématique imposée. L’accent est plutôt mis sur la diversité des séries des artistes. Même si les œuvres s’articulent autour de thèmes voisins : la politique, l’enfermement, la famille, la guerre…

© Delphine Balley

© Delphine Balley

Bonus : On Abortion

Laia Abril

a exposé, à la Maison des Métallos, On Abortion, L’avortement, Une Vulnérabilité Universelle, le premier volet d’un travail au long cours consacré à la misogynie. L’artiste a parcouru le monde afin de documenter les risques encourus par les femmes enceintes et n’ayant pas accès à l’IVG. En résulte un parcours dans lequel images non choquantes et témoignages poignants composent un environnement aseptisé, propice à la réflexion et à l’échange. Un sujet universel traité avec une grande intelligence.

© Laia Abril

© Laia Abril

Image d’ouverture : © Marta Bevacqua

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