Cet article contient du contenu violent ou explicite

Aldo Giarelli, le queer au corps

10 janvier 2025   •  
Écrit par Hugo Mangin
Aldo Giarelli, le queer au corps
© Aldo Giarelli
© Aldo Giarelli

Photographe de mode, Aldo Giarelli restitue dans sa dernière série, We are Everywhere, des corps queers à la fois sexualisés et divers.

« Le titre de ce projet était la devise de la communauté LGBTQIA+ pendant les émeutes des années 1970. C’était à la fois une déclaration, une demande de visibilité et une menace », explique le photographe fasciné par « tous les types de corps, surtout dans la manière d’exprimer leur sexualité ». Partant du constat que l’industrie de la mode pour laquelle il travaille utilise beaucoup le queer coding voire le queer bait (respectivement le « vocabulaire queer » et l’ « appâtage queer », ndlr) en se servant de corps considérés comme beaux selon des normes traditionnelles, Aldo Giarelli veut restituer le bizarre et l’étrangeté associés au terme pour mieux réaffirmer la sexualisation comme un puissant outil d’autodétermination. « Mon projet vise à montrer des corps qui veulent briser les normes par l’exposition de leur sexualité, de leur variété et de leur volonté de s’affirmer. L’affirmation sexuelle est le point principal d’une révolution qui vise à atteindre une neutralité de la perception du corps », précise-t-il. Saisis dans un flash qui déchire la nuit noire, les corps exultent, se goinfrent, jouissent sous les lumières crues d’intérieurs détournés. En public, seul ou à plusieurs, ils occupent l’espace. Le plaisir leur est une substance qui se passe de bouche en bouche, coule ou s’avale, une couleur giclée que le regard saisit en plein, quand l’œil, toujours affamé, crie « encore » et se lèche les babines. « En fait, l’homosexualité reste quelque chose que nous ne voulons pas, quelque chose de non conforme qui nous fait sortir de notre zone de confort », conclut-il.

© Aldo Giarelli
© Aldo Giarelli
© Aldo Giarelli
© Aldo Giarelli
© Aldo Giarelli
© Aldo Giarelli
© Aldo Giarelli

© Aldo Giarelli
© Aldo Giarelli

© Aldo Giarelli
© Aldo Giarelli

© Aldo Giarelli
© Aldo Giarelli

© Aldo Giarelli
© Aldo Giarelli
À lire aussi
Dix ans de souvenirs photographiques : électro, pensée queer et curieux érotisme
© Anaïs Tohé-Commaret & Nicolas Jardin, Way Out (Maud Geffray)
Dix ans de souvenirs photographiques : électro, pensée queer et curieux érotisme
À l’occasion des dix ans de Fisheye, les membres de sa rédaction reviennent, à tour de rôle, sur trois éléments qui les ont…
04 août 2023   •  
Écrit par Milena III
Queerness, amour et imperfections : le pays idéal de Rene Matić
Queerness, amour et imperfections : le pays idéal de Rene Matić
Plongée intime dans le monde de Rene Matić, Flags for countries that don’t exist but bodies that do se lit comme une lettre d’amour à la…
20 janvier 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Explorez
PhotoSaintGermain et a ppr oc he dévoilent une collaboration inédite 
© Julie Cockburn / Courtesy Hopstreet Gallery
PhotoSaintGermain et a ppr oc he dévoilent une collaboration inédite 
Pour leur édition 2025, PhotoSaintGermain et a ppr oc he ont présenté leur programmation lors d’une conférence commune. À cette...
15 octobre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La sélection Instagram #528 : en voir de toutes les couleurs
© Michalina Kacperak / Instagram
La sélection Instagram #528 : en voir de toutes les couleurs
On associe souvent les couleurs à des émotions, parfois même à des sons. Elles peuvent modifier une atmosphère, exprimer tantôt la joie...
14 octobre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Les images de la semaine du 6 octobre 2025 : expositions automnales
Éphémère, de la série Deuil blanc © Flore Prébay
Les images de la semaine du 6 octobre 2025 : expositions automnales
C’est l’heure du récap ! À l’approche des vacances de la Toussaint, les pages de Fisheye vous dévoilent de nouvelles expositions à...
12 octobre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
15 séries qui célèbrent l'automne
15 séries qui célèbrent l’automne
Le soleil se fait de plus en plus discret, les feuilles commencent doucement à changer de couleur, quitter sa couette le matin se fait de...
09 octobre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Maryam Firuzi : broder la mémoire, photographier la révolte
© Maryam Firuzi
Maryam Firuzi : broder la mémoire, photographier la révolte
Photographe et artiste iranienne, Maryam Firuzi explore la mémoire collective et les silences imposés aux femmes à travers une œuvre où...
18 octobre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Rachel Seidu : être queer à Lille et à Lagos, une fierté émancipatrice
Peas in a Pod II, Emma et Maë, Lille, 2025. © Rachel Seidu
Rachel Seidu : être queer à Lille et à Lagos, une fierté émancipatrice
Dans le cadre du programme hors les murs de l’Institut pour la photographie de Lille, l’artiste nigériane Rachel Seidu expose Peas in a...
17 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Goliarda Sapienza regardée par Francesca Todde
Francesca Todde, IUZZA. Goliarda Sapienza, Fiordo di Furore (SA), house built into the cliff rock, 2024
Goliarda Sapienza regardée par Francesca Todde
Avec IUZZA. Goliarda Sapienza, Francesca Todde propose un livre qui explore l’imaginaire de l’autrice sicilienne, sans chercher à...
17 octobre 2025   •  
Écrit par Milena III
Festival InCadaqués : les coups de cœur de la rédaction
Hail Mary, bobbin lace, serpent’s thread © Emilia Martin, Special Mention InCadaqués Festival Open Call 2025
Festival InCadaqués : les coups de cœur de la rédaction
La rédaction de Fisheye a déambulé dans les rues idylliques du village de Cadaqués, en Espagne, à l'occasion du Festival Photo...
16 octobre 2025   •