Cette semaine, Brigitte Patient se penche sur l’exposition Willy Ronis par Willy Ronis. Un événement remarquable, à découvrir gratuitement du 27 avril au 29 septembre, au Pavillon Carré de Baudouin, à Paris.
Deux cents photographies composent l’exposition Willy Ronis par Willy Ronis, toutes ont été collectées par l’artiste lui-même, à partir de 1985. Un « testament photographique » sublime qui retrace son parcours. C’est l’un des commissaires de l’exposition, Jean-Claude Gautrand, photographe, journaliste, historien et ami de Willy, qui souligne le talent de cet homme. À travers ses mots, on (re)découvre un personnage clé de l’histoire de la photographie humaniste, sensible et pertinent. Un parisien, amoureux du quartier de Belleville-Ménilmontant, qui sublimait ce lieu dans ses clichés. Parmi eux, on retrouve ses « frères humains », ainsi que des nus sublimes, influencés par la peinture classique.
© Ministère de la Culture – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, dist. RMN-GP, donation Willy Ronis
Parole ensuite à Gérard Uféras, deuxième commissaire de l’exposition, et détenteur du droit moral de Willy Ronis. Avec Brigitte Patient, il revient sur deux photographies, emblématiques du travail de Willy. L’avenue Simon Bolivard et La péniche aux enfants représentent des scènes de la vie quotidienne, où le rythme du travail des ouvriers se mêle à la candeur et la rêverie enfantine. Des photos prises en hauteur, une prise de vue que l’artiste affectionnait particulièrement. « Ainsi, on occupe une position élevée par rapport au sol, on surplombe, à la manière des quatre portées d’une fugue de Bach », commentait Willy. Mélomane, le photographe aimait penser ses images comme des partitions, composées avec précision. « Je me place dans un lieu, une espèce de théâtre où il peut se passer quelque chose… et j’attends qu’il se passe quelque chose », confiait-il.
© Ministère de la Culture – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, dist. RMN-GP, donation Willy Ronis