Cette semaine, Brigitte Patient se rend au Festival Images Vevey, un événement à la scénographie unique, se déroulant en extérieur. Entretiens avec Stéfano Stoll, directeur du festival, et Angélique Stehli, auteure de la série Pink Cells.
Cap sur la Suisse, où le Festival Images Vevey bat son plein jusqu’au 30 décembre. Véritable musée à ciel ouvert, le festival présente cette année 58 artistes, et 61 projets dans une scénographie extravagante. « C’est un festival sans lieu fixe », précise Stéfano Stoll, directeur de l’événement. « Nous avons beaucoup utilisé les parcs, les jardins, le lac et les façades ». L’objectif ? Faire (re)découvrir au public des lieux extraordinaires et surprenants. Plus qu’une simple exposition, Images Vevey propose un périple visuel et corporel. « On parle plus d’images que de photographie », ajoute Stéfano. « On offre une véritable expérience au public ». Pour lui, la « pièce maîtresse » du festival est la création d’Erwin Wurm, une reconstitution de la maison de ses parents, compressée jusqu’à mesurer seulement un mètre de large. Un hommage à ses souvenirs d’une enfance oppressante, proposant une aventure visuelle hors du commun.
© Arnold Odermatt
Erwin Wurm, Narrow House © Robert Fessler
© Daido Moriyama / Courtesy of Akio Nagasawa Gallery
Brigitte Patient échange ensuite avec Angélique Stehli, auteure de l’intrigante série Pink Cells. La jeune photographe de 25 ans expose, dans l’ancienne prison de Vevey, ses photographies de cellules peintes en rose. Une couleur qui, d’après une étude américaine, réduirait l’agressivité des prisonniers. « J’ai moi-même fait l’expérience de cet effet agréable, englobant en visitant des cellules », se souvient-elle. « Dans l’une d’elles, j’avais vu une inscription sur un mur : “merci pour cette nuit à l’hôtel” ». L’exposition habille ainsi les murs de l’ancienne prison, d’un tapis rose, à l’entrée jusqu’au plafond. Au dernier étage, le public est invité à entrer dans une de ces pièces, peinte entièrement de cette étrange couleur. « Ce sont des cellules d’apaisement, dans lesquelles les détenus restent au maximum 48 heures », explique Angélique. Amusante et interactive, la série Pink Cells expose pourtant les conditions des prisonniers avec intelligence.
© Angélique Stehli
Image d’ouverture : © Daido Moriyama / Courtesy of Akio Nagasawa Gallery