Cartes postales sans frontières

27 juillet 2016   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Cartes postales sans frontières
Depuis le mois de novembre, un collectif de photographes amateurs, réfugiés à Calais, retrace « le voyage de leur vie » avec des cartes postales. Formé au cœur de la « jungle » de Calais par la photographe Séverine Sajous, leur travail est à la fois un exutoire et une source documentaire.

À l’heure où les photos numériques sont omniprésentes, qui aurait cru que les cartes postales seraient encore d’actualité ? Pour Séverine Sajous et son collectif Jungleye, c’est peut-être le meilleur moyen pour les réfugiés de « raconter le voyage de leur vie, car la carte postale a ce côté romantique qui, comme eux, traverse les frontières, et ce côté documentaire qui laisse une trace de leur histoire ».

Installée à Barcelone depuis douze ans, cette ex-comptable a commencé par donner des cours de photographie en Espagne dans le cadre du projet Mirades Creuades (« regards croisés » en catalan) à l’initiative de la fondation Cepaim (un consortium d’associations pour une action globale avec les migrants). D’origine française, Séverine se sent « concernée par ce qui se passe en France ».

Depuis le début de l'aventure, le collectif a réalisé plus de 240 cartes postales, © Momi / Jungleye
Depuis le début de l’aventure, le collectif a réalisé plus de 240 cartes postales, © Momi / Jungleye

Elle décide alors d’exporter le concept dans la « jungle » de Calais dès le mois d’octobre, avec l’idée « d’esquisser une correspondance entre les locaux, les institutions et les réfugiés, dans un espace physique où la discussion n’est pas envisageable ». Sur place, elle confie aux migrants une quinzaine d’appareils photo compacts. Tous les jours, elle se rend au milieu des campements de fortune qui ont changé le visage de la ville, et leur apprend à se servir des boîtiers. Cadrage, réglage de la luminosité, mise au point, narration, point de vue… Séverine leur transmet les bases de la photographie, du reportage documentaire à des pratiques plus artistiques.

« Ne demande pas l’impossible mon ami ! » © Ammar Raad / Jungleye
« Ne demande pas l’impossible mon ami ! » © Ammar Raad / Jungleye

La légende comme exutoire

Pour la jeune femme de 34 ans, il ne s’agit pas d’un acte militant, mais d’une initiative « sociale » et « humaine ». L’objectif étant d’apporter aux réfugiés « un soutien psychologique à travers une activité ludique qui leur permette de décharger leurs émotions ». Et « la légende est là pour ça », soutient Séverine, qui a lancé un atelier d’écriture en complément des cours de photographie. Pour la photographe, la nécessité de « mettre des mots sur des émotions » fait partie intégrante de ces ateliers. Pour les membres du collectif, c’est aussi l’opportunité de donner une vision des réfugiés par eux-mêmes…

… L’intégralité de cet article est à retrouver dans Fisheye #19, en kiosque actuellement. Texte par Mélany Marfella

En (sa)voir plus

→ Vous pouvez suivre le collectif sur Facebook, Twitter et Instagram.

Explorez
Les coups de cœur #461 : Sandra Loza et Sabatina Leccia
© Sabatina Leccia
Les coups de cœur #461 : Sandra Loza et Sabatina Leccia
Sandra Loza et Sabatina Leccia, nos coups de cœur #461, utilisent le médium à des fins d’exploration. La première essaye de se...
02 octobre 2023   •  
Écrit par Apolline Coëffet
À la Fondation Henri Cartier-Bresson, un tour des corps et de la ville
Reflection in Pond, after Cahun (John D), 2022 © Carolyn Drake / Magnum Photos
À la Fondation Henri Cartier-Bresson, un tour des corps et de la ville
Cette année, la Fondation Henri Cartier-Bresson fête ses vingt ans ! Et ce sont deux femmes qui pour l'occasion sont mises en avant cette...
02 octobre 2023   •  
Écrit par Milena Ill
Les images de la semaine du 25.09.23 au 01.10.23 : intimités plurielles 
© Brea Souders
Les images de la semaine du 25.09.23 au 01.10.23 : intimités plurielles 
Dans le récap' de la semaine, retrouvez les images de Paola Paredes, Pauline Alioua, Francesco Merlini, Fernanda Tafner et Brea Souders !
01 octobre 2023   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Rolling Paper #5 :  Pauline Alioua ou la vie fragile
© Pauline Alioua
Rolling Paper #5 : Pauline Alioua ou la vie fragile
Pauline Alioua, photographe marseillaise, a conçu cette année Fragile (handle with care), un fanzine de 28 pages, à découvrir au festival...
28 septembre 2023   •  
Écrit par Milena Ill
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Like father, like son : façonner son identité
© Anna Aicher
Like father, like son : façonner son identité
Pour son projet en cours, Like Father, like son, Anna Aicher est allée à la rencontre de divers clubs traditionnels, se penchant sur les...
À l'instant   •  
Écrit par Ana Corderot
Dans l'œil de Leonardo Scotti : l'espoir dans la glace
© Leonardo Scotti
Dans l’œil de Leonardo Scotti : l’espoir dans la glace
Cette semaine plongée dans l'œil de Leonardo Scotti. Paru sur les pages du web, et au sein du Fisheye #56, l'artiste italien revient...
02 octobre 2023   •  
Écrit par Ana Corderot
Les coups de cœur #461 : Sandra Loza et Sabatina Leccia
© Sabatina Leccia
Les coups de cœur #461 : Sandra Loza et Sabatina Leccia
Sandra Loza et Sabatina Leccia, nos coups de cœur #461, utilisent le médium à des fins d’exploration. La première essaye de se...
02 octobre 2023   •  
Écrit par Apolline Coëffet
À la Fondation Henri Cartier-Bresson, un tour des corps et de la ville
Reflection in Pond, after Cahun (John D), 2022 © Carolyn Drake / Magnum Photos
À la Fondation Henri Cartier-Bresson, un tour des corps et de la ville
Cette année, la Fondation Henri Cartier-Bresson fête ses vingt ans ! Et ce sont deux femmes qui pour l'occasion sont mises en avant cette...
02 octobre 2023   •  
Écrit par Milena Ill