Du 1er au 14 juillet, dans le cadre des Rencontres d’Arles, la Galerie Triangle consacre une exposition à la cause environnementale, et tente d’instiller, dans les constats alarmants du présent, un peu de poésie. Sept artistes – dont un duo – d’horizons divers construisent ensemble Change, conçue comme un journal intime documentaire, qui mêle photographies, collages et installations.
« “Le soleil s’écrase, il frappe à notre porte, il nous assoit, nous rend malades, nous dessèche, cache-toi et CHANGE. À nos frontières il désertise, à nos vacances il détruit tout. Les éléments s’affolent, se déchainent, avertissent, punissent, déversent leur puissance indéniable, nous rendent tout petit, tout petit que nous sommes. Ils nous survivront, mais toi… CHANGE / J’étouffe. Ta beauté suprême ne suffit plus à nous convaincre, nos petites habitudes, nos grands coups de gueule, nos larmes inaudibles, nos angoisses permises. Nous suffis-tu alors ? CHANGE […] », écrit Nadège Tixier-Lamaison, directrice de la Galerie Triangle dans le texte qui présente l’exposition. Une manière authentique et juste d’introduire les œuvres qui la composent. Des œuvres aux sensibilités modernes et aux styles documentaires éclectiques, des œuvres qui nous introduisent à des terres en proie aux ravages climatiques, que certain·es luttent pour continuer à faire exister, que d’autres exploitent et dégradent pour leur bénéfice.
Les sensibilités qui résonnent
Dana Tentea évoque les femmes marocaines qui, pour assurer leur propre indépendance, cultivent des roses, dans un climat où la sécheresse s’installe progressivement. Les travaux du collectif Phosphore racontent la richesse de l’eau potable, denrée rare qui fait l’objet de pressions économiques importantes. Théo Giacometti s’intéresse pour sa part aux flots qui submergent la Camargue, sa vie, ses souvenirs et son futur, dans Pour qui chanteront les sirènes ? – dont le livre photo sera présenté du 2 au 7 juillet, et le film projeté lors de la Nuit de l’année le 6 juillet à Arles. Maximé Riché, qui s’est rendu à Paradise en Californie, ville ravagée par des flammes meurtrières en 2018, a rencontré celleux qui tentent d’y reconstruire un avenir. Son livre à venir, Paradise, sera en précommande du 2 au 14 juillet. Nicolas Serve, quant à lui, réalise un parallèle entre nos tornades intérieures et celles qui détruisent tout sur leur passage. Tobias Canales, enfin, ramène la chaleur étouffante et la sécheresse des villages désertés d’Espagne, dans une série argentique en noir et blanc intitulée España Vacía.
Chaque jour, vous pourrez rencontrer un·es des photographes exposé·es pour une visite guidée de l’exposition, ainsi que des signatures des livres de Théo Giacometti et Maxime Riché. Vous pourrez également découvrir le film photographique de l’exposition en avant-première lors de sa projection sur les quais de la Roquette, le 2 juillet à 22h. Un apéropodcast en partenariat avec Les Voix de la Photo et Marine Lefort, en lien avec le changement climatique, sera ouvert le 3 juillet à 18h. Le vernissage de l’exposition se déroulera à l’occasion de la Nuit de la Roquette, le 4 juillet à 19h.