À Bildhalle, Chantal Elisabeth Ariëns explore notre langage émotionnel

28 mai 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
À Bildhalle, Chantal Elisabeth Ariëns explore notre langage émotionnel
© Chantal Elisabeth Ariëns
© Chantal Elisabeth Ariëns
© Chantal Elisabeth Ariëns

Jusqu’au 20 juillet, le centre d’art Bildhalle à Amsterdam, accueille la photographe et artiste visuelle Chantal Elisabeth Ariëns, qui se penche dans son travail sur l’intimité et l’inconscient. Son univers mélancolique explore notre vie émotionnelle.

Les travaux de l’artiste Chantal Elisabeth Ariëns associent la force de notre « moi » intérieur à notre extérieur physique, représenté comme fragile et délicat. Ce dialogue permanent fait écho à celui de notre conscient et inconscient : nous sommes pris·es entre deux pulsions, celle du désir et celle de l’immobilité. Ces contrastes s’expriment aussi à travers une réflexion autour du mouvement, qui incarne sérénité et agitation à la fois, comme dans une danse en noir et blanc. La photographe cherche une forme d’éternité par ses jeux de lumières et d’ombres. Inlassablement, elle côtoie le rêve et crée des moments « translucides » qui annoncent et préparent un événement inattendu. En réalité, à travers son objectif, elle est en quête de la vie émotionnelle de ses modèles et tente de saisir les nuances de notre langage intérieur.

Un processus technique hors du commun

Chantal Elisabeth Ariëns utilise un processus technique hors du commun lui permettant d’obtenir les ambiances oniriques de ses photographies si particulières, flirtant entre le portrait, l’abstrait et la mode. C’est un travail qui, selon les curateurices, « respire la liberté et l’indépendance ». Le caractère unique de ses photographies est renforcé par le fait qu’elle travaille avec la gravure photopolymère, une ancienne technique d’impression. Comme l’explique l’artiste, lors de ce processus manuel qui prend beaucoup de temps, elle utilise une plaque d’impression exposée à un film photopolymère, puis de l’encre et ses mains pour donner vie aux images. Ce procédé lui permet de travailler comme un peintre : elle effleure couche après couche avec sa main pour que l’encre se répande sur les tirages d’art. L’image apparaît littéralement sous ses doigts. « J’ai fortement ressenti le besoin de créer de mes propres mains, quelque chose de tangible dans lequel je pouvais mettre mon âme. J’ai donc cherché une technique artisanale qui me permette de le faire. Cette recherche m’a conduit à la technique de la gravure photopolymère, elle explique. Je transfère d’abord mon image sur une plaque solaire, ce qui donne un nouveau négatif. Ce nouveau négatif me permet d’imprimer de manière traditionnelle. J’aime la structure, l’odeur, les innombrables nuances de noir et le processus artisanal. »

© Chantal Elisabeth Ariëns
© Chantal Elisabeth Ariëns
© Chantal Elisabeth Ariëns
À lire aussi
Dance Theatre after Pina Bausch : le ballet d’émotions de Valéria Quinci
© Valéria Quinci / Compagnie Vid(e)a, performeur·ses: Arya Pegaz, Layra Rodrigues, Ludivine Vauthier, Mathie Puglisi
Dance Theatre after Pina Bausch : le ballet d’émotions de Valéria Quinci
C’est durant les répétitions d’une compagnie de danse que Valéria Quinci réalise Dance Theatre after Pina Bausch. Un hommage en noir et…
09 mai 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Margaret Lansink : Friction, l’amour en étendard
Friction © Margaret Lansink
Margaret Lansink : Friction, l’amour en étendard
Esthétisme, poésie et minimalisme rythment l’art de Margaret Lansink. À l’occasion de sa nouvelle exposition Friction, présentée à…
21 juin 2023   •  
Écrit par Lucie Guillet
Explorez
La sélection Instagram #538 : le grand manteau blanc
© Christie Fitzpatrick / Instagram
La sélection Instagram #538 : le grand manteau blanc
À l’approche des fêtes de fin d’année, les artistes de notre sélection Instagram de la semaine capturent la poudreuse, les chutes...
23 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Chad Unger, feu tranquille
© Chad Unger
Chad Unger, feu tranquille
Chad Unger est l’auteur de la série au titre étrange et poétique Fire Barked At Eternity – littéralement « le feu aboya à l’éternité »....
20 décembre 2025   •  
Écrit par Milena III
4 livres à offrir à Noël : partons en vadrouille
American Album © Eloïse Labarbe-Lafon
4 livres à offrir à Noël : partons en vadrouille
Noël approche. À cette occasion, la rédaction de Fisheye vous concocte des sélections de ses livres photo préférés, que vous...
19 décembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les coups de cœur #569 : Axel Pimont et Pierre Leu
© Axel Pimont
Les coups de cœur #569 : Axel Pimont et Pierre Leu
Axel Pimont et Pierre Leu, nos coups de cœur de la semaine, pratiquent avec retenue la photographie de rue. Si les deux cherchent à...
15 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 22 décembre 2025 : neige, enfance et cinéma
Emcimbini de la série Popihuise, 2024 © Vuyo Makheba, Courtesy AFRONOVA GALLERY
Les images de la semaine du 22 décembre 2025 : neige, enfance et cinéma
C’est l’heure du récap ! Au programme cette semaine : l’éclat ivoire des premiers flocons pour le solstice d’hiver, un retour sur la...
28 décembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
10 séries autour de la fête pour célébrer la nouvelle année
© Eimear Lynch
10 séries autour de la fête pour célébrer la nouvelle année
Ça y est, 2025 touche à sa fin. Dans quelques jours, un certain nombre d’entre nous célèbreront la nouvelle année avec éclat. À...
27 décembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Dans l’œil de Marilia Destot : mémoire entre ciel et mer
© Marilia Destot / Planches Contact Festival
Dans l’œil de Marilia Destot : mémoire entre ciel et mer
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil de Marilia Destot. Jusqu’au 4 janvier 2026, l’artiste expose ses Memoryscapes à Planches...
26 décembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Vuyo Mabheka : de brouillon et de rêve
Indlela de la série Popihuise, 2021 © Vuyo Makheba, Courtesy AFRONOVA GALLERY
Vuyo Mabheka : de brouillon et de rêve
Par le dessin et le collage, l'artiste sud-africain Vuyo Mabheka compose sa propre archive familiale qui transcrit une enfance solitaire...
25 décembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine