Le 15 mai 2024, à la Somerset House, le Photo London x Nikon Emerging Photography Award a annoncé son nouveau lauréat : Charlie Tallott. Le photographe a séduit le jury grâce à son œuvre aux contrastes intenses, convoquant à la fois bonheur pur et mélancolie.
Initié en 2015 par Photo London en collaboration avec Nikon, le Emerging Photographer Award soutient, chaque année, un·e jeune artiste dans le développement de sa carrière. En plus de recevoir un boîtier Nikon et deux objectifs de son choix, le·a lauréat·e bénéficie d’une mise en avant au sein de la Nikon Gallery, à la Somerset House, durant la foire internationale, ainsi qu’une exposition dans le même espace l’année suivante. Succédant à Léa Habourdin, Max Miechowski, Marguerite Bornhauser ou encore Tania Franco Klein, c’est le Britannique Charlie Tallott qui remporte, cette année, la distinction, grâce à son projet At Least Until the World Stops Going Round. « Sa série témoigne de la capacité de la photographie à l’aider à recadrer son monde, en nous permettant, à notre tour, de recadrer le nôtre », déclare Julian Harvie, directeur marketing pour l’Europe du Nord de la marque.
La photographie pour s’en sortir
Flashs puissants, flous étranges, monochromes contrastés, réalité saturée… Dans les images de Charlie Tallott, l’inexplicable chavire dans l’ordinaire – comme un songe dont on peine à s’éveiller. C’est suite à une tentative de suicide, il y a trois ans, que le photographe originaire du Yorkshire a commencé à construire son projet, ses images devenues des refuges. Désireux de laisser partir les douleurs du réel, il peint sur le monde des couleurs vives, ajoutent des nuances dramatiques pour convoquer une utopie qu’il lui est chère, tout en soulignant le poids de la solitude, des doutes, des tourments à l’aide du noir et blanc. « Lorsqu’on traverse une période très difficile, la photographie peut devenir un moyen de s’en sortir. Nos yeux peuvent aller vivre ailleurs, dans un autre monde… Il s’agit de se souvenir du bon et du mouvais, suivre leur flux et les apprécier autant que possible. Il y a presque une sensation de plaisir et de compréhension face à ce sentiment que l’on sait temporaire. Le monde continue de tourner et le soleil se lèvera demain », conclut l’artiste.