Du 6 avril au 2 juin 2024, le Centquatre, à Paris, accueille Circulation(s), festival de la jeune photographie européenne, pour une nouvelle édition ! Identités, territoires, politique… 24 artistes interrogent, avec relief et perspicacité, des mondes multiples afin d’en extraire la beauté, la puissance et la laideur.
La 14e édition de l’incontournable festival accueillera pour l’occasion 14 nationalités, parmi lesquelles l’Irlande du Nord, l’Iran, la France ou la Grèce. Toujours autant porté vers l’international, il réitère pour cette année une volonté d’offrir un large panel d’expérimentations autour du médium, afin d’en explorer les possibles, de l’image fixe à animée, des techniques anciennes à l’intelligence artificielle. Mené en partenariat avec le laboratoire photo WhiteWall, qui réalise les tirages du festival pour la troisième année consécutive, Circulation(s) met en valeur les talents émergents qui dynamisent et mettent au défi le 8e art, au regard des questionnements contemporains.
Après des focus dédiés successivement à la Roumanie, la Biélorussie, le Portugal, l’Arménie et la Bulgarie, c’est au tour de l’Ukraine de bénéficier d’une attention particulière. Pour ce faire, quatre artistes ukrainien·nes sont invité·es à partager leur vision personnelle du territoire dont iels sont issu·es et leurs préoccupations face au conflit en cours. Entre autres, Yevheniia Laptii, raconte des allégories venues de l’enfance, et évoque en contraste une réalité monstrueuse, dans une narration proche du conte. Les photographes Dima Tolkachov et Maryna Brodovksa développent, chacun·e à leur manière, les conséquences indirectes de la guerre sur la psyché – l’un nourrissant son travail de détails subtils, et l’autre en présentant des collages surréalistes.
Investiront le Centquatre de nombreux·ses autres artistes également, dont vous pourrez découvrir, ou redécouvrir l’œuvre. À commencer par Glauco Canalis, qui explore de façon fascinante une culture de jeunes issu·es du quartier napolitain de Torretta, à travers le Cippo di Sant’Antonio, fête traditionnelle du feu de joie – passée de fête traditionnelle à un jeu dangereux entre gangs rivaux. Pour sa part, Quentin Fromont, à qui Fisheye a consacré un article, aborde les complexités de l’intimité homosexuelle. Il dessine avec Croupir dans la chaleur des autres un monde érotique et vaporeux, où fantasmes et réel se confondent. Autrement politique, le travail de la photographe polonaise Natalia Gaudek défend la désobéissance civile non violente, et exprime l’espoir du changement à travers des cyanotypes. Plus proche de la littérature, Diambra Mariani met en scène un poème visuel coexistant avec un texte : à l’inverse de Natalia Gaudek, elle tente dans son cas d’échapper à la violence du monde et de confronter ses frayeurs pour l’avenir. Richesses en partage, idées foisonnantes et diversité d’écritures photographiques seront donc au rendez-vous pour cette 14e édition de Circulation(s), à ne surtout pas manquer !