Cody Cobb et ses portraits de nature

20 juin 2017   •  
Écrit par Anaïs Viand
Cody Cobb et ses portraits de nature

« Lorsque je suis dans la nature, je n’ai aucune attente et c’est une liberté créative complète. » En 2011, Cody Cobb, graphiste d’animation, commence à travailler sur South, une série autour de sa ville natale située au Nord-Ouest de la Louisiane. La nature oubliée occupe une place centrale dans sa pratique de la photo.

Cody Cobb a trouvé avec la photographie un moyen de se reconnecter à son environnement. La nature joue un rôle central dans son travail. « Je crois que j’essaie de capturer la partie de la nature visible même quand personne ne la regarde. Mes images ne sont pas des photos de voyage mais des portraits de la nature elle-même », nous confie-t-il. Ses séances photo sont très souvent associées à de longues promenades. Après quelques heures de marche, il tombe dans un état d’observation paisible, « c’est comme si j’étais en transe » nous explique-t-il. Pour lui, la photographie lui permet de s’évader. Cody Cobb essaye de capturer ce qu’il ressent autant que le paysage en tant que tel. Sombres, austères et désertiques, ses clichés sont aussi le reflet d’un monde oublié de l’homme, presque déshumanisé. Il reconnaît que face à son objectif, « il y a parfois un peu d’angoisse et d’obscurité ».  La nature est pour lui une source d’interrogations : « Et si notre cortex était plus sensible lorsque que nous essayons de repérer une source de nourriture ? », car Cody a remarqué que sa vue s’améliore lorsqu’il a faim, un potentiel mécanisme de survie selon lui.

La nature : un espace de découvertes infini

Taïwan, Sierra, Taiwa, Island, Cody Cobb a voyagé aux quatre coins du monde. Pour South, il revient dans la région où il a grandit et qu’il redécouvre : « À mesure que je vieillis, la perception de mon chez-moi change. Quand j’étais enfant, je n’appréciais pas la nature. Maintenant, je redécouvre des paysages ». Car plus jeune, il considérait le monde extérieur comme « dangereux et inconfortable ». Il nous confie à ce propos qu’il préférait « rester à l’intérieur pour jouer aux jeux vidéos et apprendre à utiliser un ordinateur ». Aujourd’hui, il aime visiter les marécages mystérieux et emprunter des chemins de terre perdus dans la campagne autour de chez lui. C’est lors d’une promenade improvisée qu’il réalise la photo du cheval blanc. Il nous raconte : « Ce jour-là, je conduisais sans savoir où aller, en pleine campagne. Et puis, j’ai découvert un champ : j’ai passé environ une heure, assis, à côté de ce gars. » Si certaines des photos de la série sont un peu sombres, ce cliché lumineux et coloré témoigne de l’attachante inspiration qui retient ce baroudeur à sa région natale.

 

© Cody Cobb

© Cody Cobb

© Cody Cobb
© Cody Cobb
© Cody Cobb
© Cody Cobb
© Cody Cobb

© Cody Cobb© Cody Cobb

Images extraites de la série South © Cody Cobb

Explorez
Dans l’œil d’Aletheia Casey : le rouge de la colère et du feu
© Aletheia Casey
Dans l’œil d’Aletheia Casey : le rouge de la colère et du feu
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil d’Aletheia Casey, dont nous vous avons déjà parlé il y a quelques mois. Pour Fisheye, elle...
28 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les images de la semaine du 21 avril 2025 : la Terre à l’honneur
© Thomas Amen
Les images de la semaine du 21 avril 2025 : la Terre à l’honneur
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye célèbrent la Terre. Dans des approches disparates, les photographes évoquent...
27 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Rephotographier les monts Uinta pour montrer que le changement climatique s’accélère
© William Henry Jackson, 1870 et Joanna Corimanya, Anahi Quezada, et Town Peterson, 2024.
Rephotographier les monts Uinta pour montrer que le changement climatique s’accélère
En septembre 2024, le géologue Jeff Munroe et l’écologiste Joanna Corimanya entreprenaient un trek de 50 kilomètres dans la toundra des...
23 avril 2025   •  
Écrit par Thomas Andrei
Les photographes dans Fisheye célèbrent la Terre, sa fragilité et sa grandeur
Camsuza © Julie Arnoux
Les photographes dans Fisheye célèbrent la Terre, sa fragilité et sa grandeur
Les photographes publié·es sur Fisheye ne cessent de raconter, par le biais des images, les préoccupations de notre époque. À...
22 avril 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Festival de Cannes : 22 séries photo qui mettent le cinéma à l’honneur
Un calendrier situé à l'extérieur du bureau du lieutenant indique le nombre de jours écoulés depuis le dernier meurtre © Theo Wenner
Festival de Cannes : 22 séries photo qui mettent le cinéma à l’honneur
À l’occasion de la 78e édition du Festival de Cannes, qui commence ce mardi 13 mai, la rédaction de Fisheye met le cinéma à...
Il y a 5 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La sélection Instagram #506 : avec la légèreté d'une plume
© Oana Stoian / Instagram
La sélection Instagram #506 : avec la légèreté d’une plume
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine saisissent un instant, un moment suspendu dans l’air, une respiration, une...
Il y a 10 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
L'exposition Benzine Cyprine victime de vandalisme
Le compromis, de la série Benzine Cyprine © Kamille Lévêque Jégo
L’exposition Benzine Cyprine victime de vandalisme
Les expositions présentant le travail de femmes photographes et traitant de sujets liés au féminisme et à l’égalité des genres sont...
12 mai 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Dans l'œil de Marivan Martins : portrait de la surconsommation
Black Friday © Marivan Martins
Dans l’œil de Marivan Martins : portrait de la surconsommation
Aujourd’hui, plongée dans l’œil de Marivan Martins, photographe brésilien, installé à Paris, dont le livre autoédité Black Friday est...
12 mai 2025   •  
Écrit par Marie Baranger