Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont particulièrement marquée. Des récits personnels aux visites de divers événements, c’est le moment de (re)partager nos plus belles découvertes !
Photographie : le langage universel
Initiée par Foto Femme United et le Musée de la Femme de Marrakech, cette exposition entend offrir une plus grande visibilité aux photographes arabes femmes et non binaires. Suite à un appel à participations, ce sont 14 artistes aux écritures variées qui présentent leurs œuvres sur les cimaises du lieu. Haute en couleur, la collection d’images donne à voir une création photographique imprégnée par l’histoire, la culture, l’héritage et l’envie d’évasion. Une initiative remarquable.
Ame Blary
Le jus d’une fraise, la douceur d’un doigt qui glisse sur une peau, le vent marin… Au cœur des images d’Ame Blary, artiste queer et militant·e, les corps s’émancipent et se rencontrent, les genres se brouillent, les esprits se libèrent et partagent leur exaltation. Jouant avec des teintes chaudes et un flou artistique voluptueux, l’auteurice pose un regard tendre sur sa communauté.
Quentin Yvelin
Aux confins de son propre récit familial – le thorax en entonnoir de son père comme amorce – le photographe construit un conte visuel inspiré par les personnes porteuses de pathologies et malformations respiratoires. Dénudant les corps, fermant les paupières, il fait de ses modèles des sculptures gracieuses aux silhouettes étrangement familières, explore des territoires distendus, faits de nuances et de fragments.
Cendre
C’est une agression homophobe qui inspire à Cendre Minuit Brûle. Une violence qu’elle infuse dans ses créations pour ériger une œuvre survivante. Croisant le cycle de la lune à celui des menstruations et des agressions, elle trempe ses pellicules 35 mm dans son propre sang, laissant les bactéries et levures ronger l’image. À leurs côtés, des cyanotypes reprenant des gravures de Gustave Doré décorent le dépôt de plainte comme un écho à la vulnérabilité ressentie au moment de l’action. Une œuvre aussi fascinante que nécessaire.
Jana Sojka
Dans les doubles expositions de la photographe polonaise, les fleurs jaillissent et les femmes s’abandonnent. Fascinée par la notion de mémoire, elle imagine des diptyques poétiques croisant sensualité, langueur et végétation. Comme une manière de faire éclore l’intimité au cœur d’un monde inconnu.