Coups de cœur #478 : Starry Kong et Clémentine Belhomme

29 janvier 2024   •  
Coups de cœur #478 : Starry Kong et Clémentine Belhomme
© Clémentine Belhomme
© Starry Kong

L’expérimentation se trouve au centre de la pratique de Starry Kong et Clémentine Belhomme, nos coups de cœur #478. La première emploie le médium pour mettre des images sur ce qu’elle ne peut exprimer, tandis que la seconde assouvit une quête d’hybridation nimbée de douceur.

Starry Kong

Née à Kunming, en Chine, et installée à Melbourne, Starry Kong explore la part d’intangibilité et d’inexprimable des sentiments humains. Souffrant d’une dépression longue de plus d’une dizaine d’années, elle développe une œuvre symbolique, faite de métaphores poétiques et de paraboles. Sa maladie, ses expériences de perte, de deuil ou d’aliénation sont ainsi devenues autant le déclencheur que le socle d’une pratique créative lucide, empreinte de sagesse. You can’t walk this earth forever. Someday you will have to fly. est une série qu’elle a réalisée en 2020, et qui est résulte d’une tentative de comprendre la condition humaine et sa problématique existentielle : notre mortalité. « La photographie et l’art sont comme des étoiles qui brillent dans mon ciel sombre », confie-t-elle. Pour achever son propos, elle ajoute avec sagacité : « L’art sauve des vies. »

© Starry Kong
© Starry Kong
© Starry Kong
© Starry Kong
© Starry Kong

© Clémentine Belhomme

Clémentine Belhomme

« J’ai eu la chance d’être baignée très jeune dans un monde d’images. Mon grand-père paternel était un grand amateur de photographie. Il passait beaucoup de temps à arpenter les brocantes à la recherche de boîtiers et de vieilles caméras qu’il se plaisait à réparer. Il possédait également un tout petit laboratoire dans son garage. J’ai le souvenir de l’avoir vu réaliser quelques tirages, montrant à mon frère et moi, le regard émerveillé, les images apparaître sur le papier argentique dans le révélateur. Cela me paraissait magique », se remémore Clémentine Belhomme. Fascinée par le 8e art depuis ses plus jeunes années et la culture visuelle en héritage, ce n’est qu’au cours de ses études supérieures aux Beaux-Arts de Caen qu’elle renoue avec le procédé argentique. Le médium s’impose dès lors comme un moyen d’expression et d’expérimentations sans pareil. « La mécanique d’hybridation m’intéresse. Je recherche une forme de pictorialisme, de douceur et de poésie. J’ose espérer que la photographie peut nous emmener vers un ailleurs, vers des mondes oniriques toujours en demi-teinte. J’aime travailler les textures, les matières, le flou, mais également faire référence à l’histoire de l’art », énumère-t-elle. Dans ses différents projets éditoriaux, le corps se révèle ainsi comme « une instance active, surréaliste, sculpturale et en mutation » au travers de mises en scène aux lumières diffuses. 

© Clémentine Belhomme
© Clémentine Belhomme
© Clémentine Belhomme
© Clémentine Belhomme
À lire aussi
Coups de cœur #477 : Georgie Gibbs et Floriane Del Frate
© Floriane Del Frate
Coups de cœur #477 : Georgie Gibbs et Floriane Del Frate
Georgie Gibbs et Floriane Del Frate, nos coups de cœur de la semaine, capturent ce que l’on ne voit pas, ou ce qui mériterait d’être…
22 janvier 2024   •  
Écrit par Milena III
Coups de cœur #476 : Maximilien Schaeffer et Nolwen Michel
© Nolwen Michel
Coups de cœur #476 : Maximilien Schaeffer et Nolwen Michel
Nos coups de cœur de la semaine, Maximilien Schaeffer et Nolwen Michel, sont à l’origine d’œuvres visuelles puissantes. Si le premier…
15 janvier 2024   •  
Écrit par Milena III
Explorez
La sélection Instagram #499 : déchirure du corps et du cœur
© Raphaëlle Foulon / Instagram
La sélection Instagram #499 : déchirure du corps et du cœur
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine sondent les blessures du corps, du cœur et de l’âme. Ils dévoilent les larmes...
Il y a 2 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Dans l’œil de Sarfo Emmanuel Annor : l’affrontement entre parole et silence
© Sarfo Emmanuel Annor, courtesy of the artist and The Bridge Gallery
Dans l’œil de Sarfo Emmanuel Annor : l’affrontement entre parole et silence
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil de Sarfo Emmanuel Annor, photographe ghanéen exposé à The Bridge Gallery, dans le...
24 mars 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #537 : Clémentine Scholz et Catia Simões
© Clémentine Scholz
Les coups de cœur #537 : Clémentine Scholz et Catia Simões
Clémentine Scholz et Catia Simões, nos coups de cœur de la semaine, dessinent les contours du corps humain sur leurs images. Si la...
24 mars 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Taras Bychko : un patchwork d’instantanés pour définir l’émigration 
© Taras Bychko
Taras Bychko : un patchwork d’instantanés pour définir l’émigration 
Dans Where Paths Meet, Taras Bychko compose un patchwork d’instantanés et d’émotions pour définir les contours de l’émigration. Pour ce...
13 mars 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
La sélection Instagram #499 : déchirure du corps et du cœur
© Raphaëlle Foulon / Instagram
La sélection Instagram #499 : déchirure du corps et du cœur
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine sondent les blessures du corps, du cœur et de l’âme. Ils dévoilent les larmes...
Il y a 2 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Le prix Roger Pic 2025 récompense Véronique de Viguerie pour sa série sur les Afghanes
Kaboul, le 26 octobre 2022. Des étudiantes en journalisme à l'université de Kaboul font une pause. Elles ne savent pas que quelque trois semaines plus tard, l'Emirat leur interdira l'accès à l'université. © Véronique de Viguerie, Cnap, prix Roger Pic
Le prix Roger Pic 2025 récompense Véronique de Viguerie pour sa série sur les Afghanes
Le jury du prix Roger Pic vient de révéler le nom de la lauréate de son édition 2025 : il s’agit de Véronique de Viguerie. Sa série...
24 mars 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Dans l’œil de Sarfo Emmanuel Annor : l’affrontement entre parole et silence
© Sarfo Emmanuel Annor, courtesy of the artist and The Bridge Gallery
Dans l’œil de Sarfo Emmanuel Annor : l’affrontement entre parole et silence
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil de Sarfo Emmanuel Annor, photographe ghanéen exposé à The Bridge Gallery, dans le...
24 mars 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #537 : Clémentine Scholz et Catia Simões
© Clémentine Scholz
Les coups de cœur #537 : Clémentine Scholz et Catia Simões
Clémentine Scholz et Catia Simões, nos coups de cœur de la semaine, dessinent les contours du corps humain sur leurs images. Si la...
24 mars 2025   •  
Écrit par Marie Baranger