
Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction de Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont particulièrement marquée. Des récits personnels aux visites de divers événements, c’est le moment de (re)partager nos coups de cœur de novembre 2025 !
Laura Lafon Cadilhac
Au début du mois, Laura Lafon Cadilhac convoquait l’été avec Red Is Over My Lover. Not Anymore Mi Amor. Cet ouvrage, publié aux éditions Saetta Books, prend la forme d’un recueil de poèmes qui se préoccupe du devenir de la faune et la flore. Textes sur fond rouge et images magenta, cyan, émeraude et orange se font face. Ils évoquent une nature qui se ternit peu à peu jusqu’à sa disparition. « Je me demande souvent quand tombera la météorite de l’apocalypse qu’on fantasme depuis si longtemps. Mais j’ai réalisé que cela n’arrivera pas d’un coup, qu’on est en plein dedans et que tout est très lent », explique l’artiste.

Paris Photo 2025
Parmi les grands événements qui ont rythmé le 8e art ce mois-ci se compte indéniablement Paris Photo. Au cours de cette 28e édition, durant laquelle la Fisheye Gallery a présenté Non Technological Devices de Chloé Azzopardi, plusieurs artistes ont retenu l’attention de la rédaction. Un article dévoile nos coups de cœur 2025 qui racontent le monde en utilisant notamment des techniques expérimentales comme la mue, le collage, la peinture ou encore le tissu.

Arhant Shrestha
Au festival de Hyères 2024, Arhant Shrestha s’était distingué en remportant le grand prix du jury de la Photographie 7L. À présent, et jusqu’au 17 janvier prochain, la librairie parisienne présente sa série Loose Fist. À travers cette dernière, figée dans un ouvrage du même nom, l’artiste part de l’agression homophobe qu’il a subie pour interroger la notion de masculinité au Népal, pays dont il est originaire. Au fil des portraits, peur et empathie se confondent. « Quand je regarde les hommes sur mes photos, je vois en eux les visages et les corps des hommes qui m’ont fait du mal, et dans leurs visages et leurs corps, je commence aussi à me voir moi-même », assure-t-il.

Edward Weston et Tyler Mitchell à la MEP
Jusqu’au 25 janvier 2026, la Maison européenne de la photographie propose deux rétrospectives d’envergure à son public. L’une retrace l’évolution d’Edward Weston, personnage emblématique du 8e art qui, au siècle dernier, s’est détourné du pictorialisme pour une esthétique moderniste épurée. L’autre s’impose comme la première exposition personnelle de Tyler Mitchell en France. Celle-ci couvre dix ans de carrière et montre comment cette figure de la scène américaine contemporaine réinvente les représentations des corps noirs en jouant avec les codes du portrait. D’un aspect formel, les expérimentations sont nombreuses. Miroir et textile mettent les œuvres en mouvement. Ils captent le regard et nous invitent à voir les choses différemment.

Guénaëlle de Carbonnières au musée des Arts décoratif de Paris
Aux Arts décoratifs de Paris, Guénaëlle de Carbonnières vous invite à plonger dans les méandres de la mémoire avec Dans le creux des images. Pour réaliser cette exposition, la plasticienne a bénéficié d’un mois de résidence au cours duquel elle a pu échanger avec Sébastien Quéquet, attaché de conservation qui s’occupe des collections du musée, auxquelles elle a pu bénéficier d’un accès privilégié. À l’issue de ses recherches, des tirages argentiques creusés à la pointe sèche, des photogrammes ou encore des blocs de verre ont vu le jour. Mis en dialogue avec des éléments d’archives, l’ensemble interroge la portée de toutes ces traces que nous laissons et qui jalonnent l’histoire de notre civilisation.