« Cette photographie nous confronte à la réalité brutale du pouvoir destructeur des mots et de l’emprise émotionnelle. »
Cette semaine, plongée dans l’œil d’Annabelle Foucher. La photographe de mode, dont nous vous avions déjà présenté le travail, maîtrise l’art de compositions cinématographiques, souvent nimbées de poésie. Pour Fisheye, elle revient sur l’une de ses mises en scène, où la violence des mots se lit sur les visages. Son œuvre sera exposée à la Fisheye Gallery du 1er au 30 mars 2024.
« Au premier plan, les traits d’une femme se dessinent avec une intensité poignante. Sur ses lèvres, une cicatrice imperceptible, pourtant palpable, s’étend comme un rappel muet des propos acerbes et des reproches lancés. Chaque courbe, chaque contour de son visage semble témoigner des douleurs intimes causées par ces paroles, évoquant une détresse silencieuse, difficile à exprimer.
Juste à côté, l’autre visage, masculin cette fois, porte également les marques de la douleur et de la culpabilité. Une profonde balafre creuse son chemin à travers sa figure. Elle est le symbole des blessures infligées par des mots empoisonnés.
Dans ce plan rapproché, chaque détail devient une fenêtre ouverte sur l’âme tourmentée de ces deux êtres. Les rides d’expression, les lignes de tension, tout raconte l’histoire complexe d’une relation ébranlée par une bataille intérieure.
Cette photographie nous confronte à la réalité brutale du pouvoir destructeur des mots et de l’emprise émotionnelle. Elle nous rappelle que la violence psychologique peut prendre de nombreuses formes, souvent invisibles, mais qu’elle laisse des traces à jamais. »