« Ces usines ont été construites sur des fosses communes datant du génocide perpétué par le régime du Khmer rouge… »
Cette semaine, plongée dans l’œil de Laia Abril. Exposée jusqu’au 1er octobre à Photo Élysée, la photographe y présente On Mass Hysteria, une exploration poignante des symptômes étranges qui semblent toucher des groupes de femmes au fil des siècles. Pour Fisheye, elle revient sur un cas cambodgien particulièrement marquant.
« Cette œuvre est dédiée aux femmes du Cambodge qui s’évanouissent tous les ans, depuis plusieurs années. Elle est installée sur une boîte lumineuse et se compose d’une centaine d’images de satellites, représentant les usines dans lesquelles elles s’évanouissent. Ces usines ont été construites sur des fosses communes datant du génocide perpétué par Pol Pot et le régime des Khmers rouges. Beaucoup de ces industries sont construites sur ces tombes gigantesques, et, pour les femmes qui y travaillent, elles sont atroces. Un psychiatre que j’ai interrogé a interprété ces évanouissements comme une réaction à cet emplacement. Ces femmes revivent cette douleur transgénérationnelle en s’évanouissant. Ainsi, on pourrait interpréter ce symptôme comme une réaction connectée au massacre et au chagrin. »