Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction de Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont particulièrement marquée. Des récits personnels aux visites de divers événements, c’est le moment de (re)partager nos plus belles découvertes !
Mary Ellen Mark
Jusqu’au 29 septembre, dans le cadre des Rencontres d’Arles, l’Espace Van Gogh présente la première rétrospective au monde consacrée à Mary Ellen Mark. Au fil des salles se découvrent cinq de ses projets les plus importants, montrant toujours avec pudeur des personnes évoluant dans les marges de la société. « [Son approche] n’avait rien d’improvisé. Elle parlait aux gens, s’attardait et apprenait », nous expliquait Melissa Harris, commissaire de Rencontres, à cette occasion. De fait, chacun des portraits de l’autrice porte une histoire qui ne peut nous laisser insensibles. Il témoigne ainsi de la constance d’une démarche humaniste, et ce, quels que soient les modèles immortalisés.
Bruce Eesly
Toujours à Arles, Bruce Eesly nous propose une expérience singulière à la Croisière. Si, à première vue, Le Fermier du futur a l’air d’être une exposition tout à fait classique, il n’en est rien. Les documents présentés n’appartiennent pas à des archives des années 1960 qui retraceraient le succès de la révolution verte, cette politique de transformation, menée à la même époque, articulée autour de l’intensification des rendements. Avec humour et habileté, le photographe et jardinier utilise l’intelligence artificielle pour semer le doute avant de susciter des interrogations, tant sur la portée de cette métamorphose agricole que sur la véracité de telles brochures.
Orianne Ciantar Olive
« De 2019 à 2023, j’ai entrepris une traversée des désastres, du nord vers le sud du Liban, que j’appelle Nabil. Le désastre, en latin, c’est la mauvaise étoile. C’est ce soleil mourant sans lequel on ne pourrait pas être », nous confiait Orianne Ciantar Olive. Au début du mois sortait Les Ruines Circulaires, un ouvrage publié aux éditions Dunes qui consigne la série du même nom. Par une opération d’inversion et de glissement poétique, la photographe parvient à cristalliser l’éternel recommencement de la violence qui bouleverse cette région pleine de paradoxes.
Laia Abril
Laia Abril est l’autrice d’une trilogie aussi ambitieuse que nécessaire : A History of Misogyny. S’attaquant tour à tour à l’avortement, au viol et à l’hystérie de masse, la journaliste de formation dresse un portrait glaçant des différentes violences faites aux femmes. Pour ce faire, photographies, images d’archive, vidéos, textes et témoignages de victimes s’entremêlent pour dénoncer le contrôle systémique de leur corps. « Si ces sujets sont variés, ils renvoient tous aux moyens utilisés par la société pour leur ôter des droits », remarquait-elle dans un entretien à (re)découvir dans Fisheye #66.
Jules Ferrini
« Aujourd’hui, mon approche est plutôt une quête esthétique, mêlant expérimentations techniques et recherche de la beauté dans les formes et figures humaines. En postproduction, j’ai utilisé la solarisation pour enrichir l’imaginaire visuel au-delà de ce que l’œil humain perçoit normalement », nous expliquait Jules Ferrini. Faites de monochromes aux contrastes marqués, ses séries Noires sœurs et Modern Sins s’intéressent respectivement aux vêtements sacrés et à l’architecture d’une New York dépeinte entre fiction et réalité.