Du 9 mai au 3 novembre 2024, l’espace culturel dédié à l’Image et l’Environnement Zone i accueille Être là, une exposition collective de documentaires photographiques issus de la grande commande nationale Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire, financée par le ministère de la Culture et portée par la BnF. Quatre photographes s’aventurent entre la norme et la marge, où l’exil de soi et de la société devient un besoin presque viscéral.
La crise sanitaire a marqué une rupture dans nos manières de vivre. C’est celle-là même que l’exposition collective, Être là, explore à travers les travaux des photographes Alexa Brunet, Cha Gonzalez, Arthur Mercier et Olivier Laban-Mattei. Chacun·e à leur façon, plonge dans l’univers de celles et ceux qui ont choisi de tracer leur propre chemin, de s’évader des conventions sociales ou de négocier avec elles. Ces quatre documentaires questionnent les normes établies et invitent à réfléchir sur les valeurs qui fondent la société. Au cœur de ces récits, des choix assumés et des engagements profonds. Comment s’affranchir du modèle salariale classique et concevoir un monde plus juste ? Comment renouer avec la nature et agir pour préserver la biodiversité ? Comment la vie seule ou au sein de petites communautés peuvent être la nouvelle voie vers plus de créativité ou de spiritualité ? Le photojournalisme est ici mis au service d’une réflexion : imaginer un avenir différent, plus durable, plus épanouissant.
La technologie, non merci
S’affranchir des injonctions sociales, dont on est prisionnier·ères, pour certain·es, c’est se déconnecter. Mais à l’heure où la 5G est présente même dans les coins les plus reculés du monde, il n’est pas toujours facile de trouver l’endroit où il fera bon de vivre. Loin des ondes. Loin de la pollution médiatique. Loin de l’État. C’est de ces vies alternatives que parlent les images d’Alexa Brunet et Arthur Mercier. Les deux photographes ont capturé ces personnes considérées comme « marginales » par le corps sociétal. Dans la série Les grands séparés d’Alexa Brunet, ce sont celles et ceux qui aspirent à élever leurs enfants loin du « système ». Celles et ceux qui ne souhaitent pas vivre au joug des banques et de l’électricité, hors des villes, pour aspirer à plus de liberté. Quant à Zones Blanches d’Arthur Mercier, elle dépeint le quotidien des personnes pour qui les ondes électromagnétiques provoquent douleurs et détresse. La solution ? Vivre sous des combinaisons anti-ondes, dans des grottes, le plus éloigné possible des tours de transmission électromagnétique. Les photographies rendent compte de ces univers parallèle où la technologie est finalement un frein au bonheur, et encouragent à repenser notre propre relation à l’interconnectivité et son caractère néfaste pour l’environnement.