Faubourg Treme : Portrait musical de la Nouvelle-Orléans

18 janvier 2017   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Faubourg Treme : Portrait musical de la Nouvelle-Orléans

Les similitudes sont nombreuses entre la Louisiane et mon pays d’origine, l’Arménie. Qu’elles soient victimes d’une catastrophe naturelle ou d’un crime contre l’humanité, un acharnement de l’histoire a meurtri ces populations mais n’est jamais venu à bout, bien au contraire, de leur combativité.

C’est sur la foi de ce constat que le photographe Alexis Pazoumian a débuté un travail au long cours autour de la Nouvelle-Orléans, dix ans après le passage de l’ouragan Katrina. Comment se reconstruire ? Comment bâtir un avenir quand le passé a subi un tel raz-de-marée ? « Malgré l’adversité de la vie, dans les décombres ou la précarité, une force anime ces gens-là. C’est cette force vitale que j’ai voulu retranscrire dans cette série, en me rapprochant des gens. »

La plus créole des villes américaines

Finaliste du Grand Prix Paris Match du photoreportage étudiant avec sa série sur les favelas de Rio, ce jeune photographe parisien débarque à la Nouvelle-Orléans en août 2015. Il y séjournera plusieurs mois, jusqu’en mars 2016. Très vite, il perçoit dans les faubourgs de la plus créole des villes made in USA un écho aux réflexions qui l’animent depuis qu’il a choisi la photographie comme médium : les questions d’humanité, d’identité, de société et de territoire. Et surtout, il entrevoit un fil conducteur : la musique, véritable ciment de la Nouvelle-Orléans, berceau du jazz, et sanctuaire du funk et de la soul. « Je pensais que la musique serait trop cliché. Mais voilà, cela s’est imposé à moi : c’est le quotidien de tous. La musique a permis la reconstruction. C’est la clé de la renaissance ! » Du coup, armé de son Mamiya 7 II, Alexis Pazoumian va explorer la ville pour en tirer des histoires singulières qui traduisent, chacune à leur manière, l’ambiance générale. Le photographe nous présente ici un complément de l’article publié dans Fisheye #22, actuellement en kiosque. Et nous fait écouter la Nouvelle-Orléans.

Mardi Gras

Lors du Mardi Gras défilent "les Indiens". Pour certains, l'action de porter le costume est une manière d'échapper au racisme. Pour d'autres, c'est un moyen de rendre hommage aux Amérindiens de la tribu Seminole qui ont accueillis les esclaves après leur évasion. Toutes l'année, "Les Indiens du Mardi Gras" travaillent sur leur costume. Ils choisissent avec grand les plumes, les perles et les bijoux. Il leur faut une année entière et quelques milliers de dollars pour achever un costume qui peut peser jusqu'à 15 kilos.
© Alexis Pazoumian
Lors du Mardi Gras défilent "les Indiens". Pour certains, l'action de porter le costume est une manière d'échapper au racisme. Pour d'autres, c'est un moyen de rendre hommage aux Amérindiens de la tribu Seminole qui ont accueillis les esclaves après leur évasion. Toutes l'année, "Les Indiens du Mardi Gras" travaillent sur leur costume. Ils choisissent avec grand les plumes, les perles et les bijoux. Il leur faut une année entière et quelques milliers de dollars pour achever un costume qui peut peser jusqu'à 15 kilos.
© Alexis Pazoumian

Le village des musiciens

« Pendant une semaine, je suis parti à la recherche de sons à enregistrer. En vain, jusqu’à ce que je t’entende la musique d’un trombone… C’était Steven ! »

C’est dans ce quartier réputé mal famé que se trouve le « village des musiciens », un projet mis en place par deux natifs de « Crescent City », le saxophoniste Branford Marsalis et le pianiste Harry Connick Jr., avec l’appui de la fondation Habitat for Humanity soutenue par Jimmy Carter. L’objectif : reloger les musiciens dans quelque 200 maisons et leur permettre de continuer…
© Alexis Pazoumian
FisheyeC’est dans ce quartier réputé mal famé que se trouve le « village des musiciens », un projet mis en place par deux natifs de « Crescent City », le saxophoniste Branford Marsalis et le pianiste Harry Connick Jr., avec l’appui de la fondation Habitat for Humanity soutenue par Jimmy Carter. L’objectif : reloger les musiciens dans quelque 200 maisons et leur permettre de continuer… Magazine | Faubourg Treme : Portrait musical de la Nouvelle-Orléans
© Alexis Pazoumian

La Second Line

La « Seconde line » est une vieille tradition de la Nouvelle Orléans. Le dimanche, des membres de différents clubs de danse défilent dans la rue selon un trajet et un calendrier bien précis. La « ligne principale » est la section de tête de la parade . Elle est représentée par les membres du club. Une fanfare les accompagne. Ceux qui suivent le groupe pour profiter de la musique sont appelés la « Seconde line ».
© Alexis Pazoumian
La « Seconde line » est une vieille tradition de la Nouvelle Orléans. Le dimanche, des membres de différents clubs de danse défilent dans la rue selon un trajet et un calendrier bien précis. La « ligne principale » est la section de tête de la parade . Elle est représentée par les membres du club. Une fanfare les accompagne. Ceux qui suivent le groupe pour profiter de la musique sont appelés la « Seconde line ».
© Alexis Pazoumian

À l’église

« J’en suis quasiment devenu membre. J’ai pu enregistrer toutes les messes où ça chantait, ça jouait ! »

Fisheye Magazine | Faubourg Treme : Portrait musical de la Nouvelle-Orléans
© Alexis Pazoumian
Fisheye Magazine | Faubourg Treme : Portrait musical de la Nouvelle-Orléans
© Alexis Pazoumian

Le jazz de la scène…

Fisheye Magazine | Faubourg Treme : Portrait musical de la Nouvelle-Orléans
© Alexis Pazoumian
Fisheye Magazine | Faubourg Treme : Portrait musical de la Nouvelle-Orléans
© Alexis Pazoumian

… À l’école

Fisheye Magazine | Dans la semaine de Fisheye : du 16 au 22 janvier
© Alexis Pazoumian
Fisheye Magazine | Faubourg Treme : Portrait musical de la Nouvelle-Orléans
© Alexis Pazoumian
Fisheye Magazine | Dans la semaine de Fisheye : du 16 au 22 janvier
© Alexis Pazoumian
© Alexis Pazoumian
Explorez
Eulogy : Sander Coers et les traumatismes intergénérationnels
© Sander Coers
Eulogy : Sander Coers et les traumatismes intergénérationnels
Au fil de ses projets, Sander Coers sonde la mémoire en s’intéressant notamment à l’influence que nos souvenirs exercent sur notre...
19 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Patricia Voulgaris, entre rêves et réminiscences
© Patricia Voulgaris
Patricia Voulgaris, entre rêves et réminiscences
L’artiste Patricia Voulgaris ancre sa pratique dans un dialogue entre réalité et fiction. À travers le noir et blanc, elle crée...
16 avril 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Acedia de Louise Desnos : la douceur de la paresse 
© Louise Desnos
Acedia de Louise Desnos : la douceur de la paresse 
Entre lumière suspendue et tendre mélancolie, Louise Desnos dévoile Acedia, un projet photographique au long cours, sensible et...
16 avril 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Dans l'œil de Lorena Florio : filtrer la lumière
Untitled, de la série Lacerazioni © Lorena Florio
Dans l’œil de Lorena Florio : filtrer la lumière
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil de Lorena Florio. Dans sa série Lacerazioni, elle donne une impression de...
14 avril 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Dans l'œil de SMITH : métamorphose des sols
Dami (Fulmen), 2024 © SMITH, Courtesy Galerie Christophe Gaillard.
Dans l’œil de SMITH : métamorphose des sols
Aujourd’hui, plongée dans l’œil de SMITH, qui nous révèle les dessous de deux images issues de sa série Dami (Fulmen), réalisée lors de...
Il y a 4 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Les coups de cœur #540 : Rosalie Kassanda et François Dareau
© Rosalie Kassanda
Les coups de cœur #540 : Rosalie Kassanda et François Dareau
Nos coups de cœur de la semaine, Rosalie Kassanda et François Dareau, arpentent les rues du monde en quête de quelques étonnements et...
Il y a 9 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Les images de la semaine du 14 avril 2025 : mémoire et conversations
© Louise Desnos
Les images de la semaine du 14 avril 2025 : mémoire et conversations
C’est l’heure du récap ! Récits intimes, histoires personnelles ou collectives, approches de la photographie… Cette semaine, la mémoire...
20 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Eulogy : Sander Coers et les traumatismes intergénérationnels
© Sander Coers
Eulogy : Sander Coers et les traumatismes intergénérationnels
Au fil de ses projets, Sander Coers sonde la mémoire en s’intéressant notamment à l’influence que nos souvenirs exercent sur notre...
19 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet