Le dernier numéro de Fisheye est disponible dans les kiosques et sur le store ! Entre rêverie et actualité, Fisheye #62 donne à voir des points de vue variés traversants le monde entier. Interrogeant notre vision sur la société, Songe nous invite à la réflexion et à l’engagement.
« Alors que le monde s’embrase à nouveau pour un bout de terre aux marges de la Méditerranée, cela nous rappelle avec vigueur la question du point de vue. Quelles sont les perspectives depuis lesquelles nous regardons le monde et sa complexité ? En matière de photo, cela peut sembler assez simple à comprendre, et pourtant rien ne l’est moins. Car le point de vue photographique n’est plus géographique, il est devenu idéologique, philosophique, conscient et politisé. Il ne suffit pas d’être d’un côté ou de l’autre pour montrer un aspect de la vérité. Tout le processus de création, la mise en abyme et le contexte de monstration définissent le sens général des images. Et ce combat pour imposer son point de vue prend un sens nouveau face à un malstrom digital et logiciel qui rend chaque photo suspecte », introduit Benoit Baume, directeur de la publication Fisheye, dans l’édito de ce nouveau numéro. Alors que l’automne prend ses marques et le monde se transforme, une fois de plus, en un théâtre de scènes de guerre abominables, nous souhaitons offrir un panorama de différents points de vue à travers les quatre coins de notre planète. Des visions variées, des formes nouvelles et des thématiques plus captivantes les unes que les autres.
Tout commence par les diverses perceptions que nous pouvons avoir de la couverture arborant des couleurs aux vertus apaisantes et ce flou floral enchanteur. Réalisée par Étienne Francey, cette image dévoile un regard doux sur la nature tout en nous invitant à réfléchir sur notre façon de percevoir et d’identifier les choses qui nous entourent. Quant à notre cahier central, il vous fera également voyager à travers plusieurs points de vue. L’exploration débute dans la capitale bolivienne, à La Paz, où Federico Estol capture avec poésie la communauté des cireurs et cireuses de chaussures de la ville agitée. Puis Aurélie Scouarnec, nous transporte à quelques pas de Paris, au cœur de Faune Alfort, un centre de soins pour animaux sauvages. Entre plumages et pelages, Feræ délivre un message fort à propos de l’extinction progressive et alarmante de nombreuses espèces. L’environnement anime aussi le quotidien d’Almudena Romero. Dans The Pigment Change, l’artiste madrilène dévoile ses recherches et expériences à mi-chemin entre les arts et la science. Un travail d’orfèvre à découvrir dans son livre et à l’occasion de l’exposition à la Fisheye Gallery. Dans un tout autre registre, Viviane Sassen joue avec les représentations par le prisme de photographies de mode aux couleurs éclatantes. Résolument drôle, mais évocateur de l’Amérique des années 1960, The Anonymous Project invite Omar Victor Diop à s’incruster dans des images d’archives de personnes blanches. Un projet politique à l’allure de jeu de rôle brillamment incarné. Enfin, le voyage s’achève dans des tons de clair-obscur, à Miami. Accompagné de flashs portatifs, Antoine Martin dresse le portrait d’un Miami sombre, loin des strass et des paillettes. Fisheye #62 rayonne désormais entre vos mains, et vos yeux.