Cette deuxième journée à Rio a commencé aux abords de la mythique plage de Copacabana. Nichée à côté de l’hôtel le Copacabana Palace, la Galeria Tempo est l’une des rares galeries dédiée à la photographie à Rio. Une découverte assez surprenante et qui sera le leitmotiv de la journée : Rio n’a pas de vrai marché de la photographie. Et, bien sûr, cela pose un problème aux photographes qui ont du mal à vivre de leur art. Comme nous l’explique Marcia, à la galerie Tempo, “nous devons prendre du temps pour éduquer le regard des collectionneurs, leur proposer des images faciles qui ne les choquent pas.” On y découvre donc l’incontournable Sebastiao Salgado, mais aussi des artistes qui photographient la ville vue du ciel, des paysages de nuit à la lumière infrarouge et beaucoup de noir et blanc. Une vision esthétique et décorative de la photographie. La visite donne l’impression d’une scène photo encore balbutiante.
On se rend ensuite dans l’atelier de Thiego Barros et Kitty Paranagua, deux photographes qui attestent du flottement de la vie culturelle à Rio et de la difficulté pour les artistes d’émerger. En photo, ils livrent des réflexions intéressantes sur la ville et les bouleversements des paysages. Kitty nous montre un projet en cours sur des installations en bois fabriquées pour protéger les banques et boutiques lors des manifestations. Une réalité que nous avons du mal à appréhender en si peu de jours, et c’est surtout la venu du pape qui occupe l’espace public à Rio en ce moment…
Le reste de la journée sera consacré à la visite de lieux d’expo atypiques, comme la Maison des Ruines qui exposait les films d’un collectif d’art vidéo (très inégal). Puis une expo de portraits de famille dans une maison nichée dans le quartier très animé de Lapa. Une autre mettait en avant des photographes du Rio Grande. Intéressante sur le principe car c’est un État très pauvre, mais avec très peu de cohérence artistique. Et enfin l’expo un peu kitsch du collectif d’artistes Café com Gelo venu du Nordeste.
Le programme de la journée à venir ? Visite d’une agence photo, de l’Instituto Moreira Salles et rencontre avec une dizaine de photographes qui devraient nous aider à mieux comprendre la vie artistique et les réalités de leur métier à Rio. J.L
Le travail de Thiago Barros et de Kitty Paranagua, dont je vous parlerai dans le prochain Fisheye.