C’est l’heure du rendez-vous Focus ! Cette semaine, Marguerite Bornhauser s’affranchit du réel pour créer un univers fantastique inspiré par l’antiquité.
Vous le savez, au sein de la rédaction Fisheye, on aime autant les photos que leurs récits ! Alors nous avons lancé, en mars 2022, un objet multimédia dont le 68e épisode sort ce mercredi. Au cœur des Focus, les artistes se dévoilent et partagent avec nous quelques anecdotes. Succédant à 67 auteurs et autrices, Marguerite Bornhauser rapporte de sa résidence sur un chantier archéologique arlésien des images évocatrices d’un cosmos ancien, où les échelles et les époques se brouillent pour s’affranchir du réel et « perturber les spectateurices ».
« On se sent tout petit face à l’immensité du temps, face à ces pierres qui, elles, restent pour l’éternité. Je me suis dit que le meilleur moyen de photographier le temps, c’était de travailler sur les échelles : de l’infiniment grand à l’infiniment petit », confie Marguerite Bornhauser. Situé sur une ancienne verrerie, le chantier archéologique qu’elle découvre abrite des ruines de deux maisons – l’une datant du 2e siècle, et l’autre du 1e siècle avant Jésus Christ. Sur les murs de la seconde, des fresques sublimes, vestiges d’une richesse passée. Inspirée, la photographe décide de se les approprier pour ériger un univers évoquant l’espace, où ces fragments d’enduits peints deviennent tantôt des roches gigantesques, tantôt des débris microscopiques. Un voyage à travers un cosmos fantasmé aussi immersif qu’engagé : « On vit dans un monde où il y a cette menace du dérèglement climatique et ça permettait de s’imaginer un monde où il n’y aurait plus rien, à part ces fragments antiques », confie l’artiste.
Un périple spatial contemplatif à (re)découvrir dans Focus #68.