C’est l’heure du rendez-vous Focus ! Ce mois-ci, Ludovica De Santis, fascinée par l’exploration du subconscient, nous plonge dans Onironautica, une série peuplée de scènes vues au détour d’un rêve…
Vous le savez, au sein de la rédaction Fisheye, on aime autant les photos que leurs récits ! C’est pourquoi nous avons lancé, en 2022, un objet multimédia dont le 76e épisode sort ce mercredi. Au cœur des Focus, les artistes se dévoilent et partagent avec nous quelques histoires. Succédant à 75 auteurices, Ludovica De Santis fait d’Onironautica un terrain d’exploration, rythmé par ses propres songes, qu’elle prend en note méticuleusement. Elle questionne ainsi la manière dont les rêves peuvent être représentés, amorce un voyage dans l’inconscient et la psyché humaine, et évoque les résonances entre les créations de notre esprit et celles de l’intelligence artificielle.
Mieux se comprendre
« Quand j’ai commencé à créer mes rêves, je me suis rendu compte que j’appliquais un processus créatif très similaire à celui des plateformes d’IA. J’ai donc utilisé la série pour faire un parallèle entre moi et la machine et me questionner sur le rôle de l’artiste dans la création de l’œuvre », raconte Ludovica De Santis. Privilégiant une technique « un peu à l’ancienne » – des collages réalisés à l’argentique – la photographe italienne multiplie les mises en scène étranges, faisant chavirer le réel dans l’imaginaire. « Dans la génération automatique, il y a des bugs – un petit côté surréaliste que j’ai toujours eu dans ma recherche », ajoute-t-elle. Silhouettes sans tête, serpents dans un lit, ombres enchevêtrées… Jouant avec les récurrences de ses propres songes, elle construit ainsi un univers sans logique et pourtant résolument familier. Une œuvre allant, pour elle, au-delà de la simple expérience créative : « Si tu n’as pas peur d’aller au-delà de manifestations superficielles, tu as l’occasion de mieux te comprendre, de mieux comprendre les différents processus mentaux des individus », assure-t-elle.
Une série aux frontières du rêve à (re)découvrir dans Focus #76.