« J’ai grandi dans le sud de la France, au sein d’un territoire où je ne me sentais pas vraiment à l’aise. À 18 ans, j’ai quitté mon nid, et je suis partie à Paris. On dit souvent que l’on tombe amoureux·se de l’endroit d’où l’on vient quand on le quitte. Il a fallu que je m’éloigne pour ressentir l’envie de revenir à mes racines », confie Oriane Robaldo. Originaire de Cannes, c’est au cœur de la capitale que la jeune photographe (re)découvre son attachement pour sa région d’origine – un amour qu’elle perçoit dans la manière dont la lumière naturelle éclaire les corps et les paysages, comme dans la couleur bleue qui lui rappelle la mer et les ciels de son enfance – ceux qui contrastent avec la grisaille de son quotidien. Cinq ans après son départ, elle entame How soon is now?, une série intime, pensée comme une ode à la Côte d’Azur. Une exploration de ses propres émotions, comme de l’évolution d’un regard, tandis qu’il passe de la jeunesse à l’âge adulte, du familier à l’étranger. Dans la brutalité d’un flash ou la douceur d’un coucher de soleil, elle encapsule des fragments de souvenirs, capture une nostalgie latente, qui colore les arbres aux bords des routes, les plages désertes au petit matin, les rires d’une soirée entre ami·es, les murs décorés d’un restaurant hors du temps… Mariant kitsch et tendresse, Oriane Robaldo parvient à tisser, de ville en ville, la fresque de sa mémoire, à ancrer des sensations pour ne jamais les laisser s’échapper. Un itinéraire spontané, guidé avant tout par son instinct et son inspiration. « Pour travailler, j’ai suivi la ligne de train qui relie Grasse à Ventimiglia, en Italie – qui est, je crois, celle dans laquelle j’ai le plus voyagé. Elle passe par Cannes, Antibes, Nice, Juan-les-Pins… », énumère-t-elle. Autant de territoires qui peuplent son imaginaire et laissent leurs traces sur ses images. Comme des halos d’une aura lointaine, que l’artiste se plaît, grâce à son appareil, à raviver.
How soon is now? : La Côte d’Azur nostalgique d’Oriane Robaldo
© Oriane Robaldo
Explorez
Mediterraneo © Valentina Luraghi
À travers sa série Mediterraneo, Valentina Luraghi nous transporte dans ses souvenirs d’été. Le·la spectateur·ice y découvre le...
© Giorgia Pastorelli / Instagram
Liberté. Ce mot résonne avec le clairon de l’été. Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine célèbrent la douceur et le...
Jill, President Street, Brooklyn, New York, 1968 © Donna Gottschalk, Courtesy de l’artiste et de Marcelle Alix, Paris.
L’été est installé, et les vacances enfin arrivées. En parallèle des Rencontres d'Arles et pour occuper les journées chaleureuses ou les...
© Clara Chichin et Sabatina Leccia / Lucie Pastureau
Cette semaine, dans les pages de Fisheye, expositions et conseils de lectures estivales s’épanouissent. Car, qui dit vacances dit temps...
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Sein und werden Être et devenir. FREELENS HAMBURG PORTFOLIO REVIEWS © Simon Gerliner
Les expositions photographiques se comptent par dizaines, en France comme à l’étranger. Les artistes présentent autant d’écritures que de...
© Louise A. Depaume, Trouble / courtesy of the artist and festival Les Femmes et la mer
Cette année, le festival photographique du Guilvinec, dans le Finistère, prend un nouveau nom le temps de l'été : Les femmes et la mer....
© Mathias Zwick / Inland Stories. En jeu !, 2023
Quelle meilleure façon de démarrer les Rencontres d’Arles 2025 qu’avec un battle d’images ? C’est la proposition d’Inland Stories pour la...
© Nicholas Ip / Instagram
Annonçant la fin de l’été, le mois de septembre est pour beaucoup synonyme de rentrée. Source d’enthousiasme pour certain·es...