

« J’ai grandi dans le sud de la France, au sein d’un territoire où je ne me sentais pas vraiment à l’aise. À 18 ans, j’ai quitté mon nid, et je suis partie à Paris. On dit souvent que l’on tombe amoureux·se de l’endroit d’où l’on vient quand on le quitte. Il a fallu que je m’éloigne pour ressentir l’envie de revenir à mes racines », confie Oriane Robaldo. Originaire de Cannes, c’est au cœur de la capitale que la jeune photographe (re)découvre son attachement pour sa région d’origine – un amour qu’elle perçoit dans la manière dont la lumière naturelle éclaire les corps et les paysages, comme dans la couleur bleue qui lui rappelle la mer et les ciels de son enfance – ceux qui contrastent avec la grisaille de son quotidien. Cinq ans après son départ, elle entame How soon is now?, une série intime, pensée comme une ode à la Côte d’Azur. Une exploration de ses propres émotions, comme de l’évolution d’un regard, tandis qu’il passe de la jeunesse à l’âge adulte, du familier à l’étranger. Dans la brutalité d’un flash ou la douceur d’un coucher de soleil, elle encapsule des fragments de souvenirs, capture une nostalgie latente, qui colore les arbres aux bords des routes, les plages désertes au petit matin, les rires d’une soirée entre ami·es, les murs décorés d’un restaurant hors du temps… Mariant kitsch et tendresse, Oriane Robaldo parvient à tisser, de ville en ville, la fresque de sa mémoire, à ancrer des sensations pour ne jamais les laisser s’échapper. Un itinéraire spontané, guidé avant tout par son instinct et son inspiration. « Pour travailler, j’ai suivi la ligne de train qui relie Grasse à Ventimiglia, en Italie – qui est, je crois, celle dans laquelle j’ai le plus voyagé. Elle passe par Cannes, Antibes, Nice, Juan-les-Pins… », énumère-t-elle. Autant de territoires qui peuplent son imaginaire et laissent leurs traces sur ses images. Comme des halos d’une aura lointaine, que l’artiste se plaît, grâce à son appareil, à raviver.













