De 2012 à 2015, Louis Matton a partagé le quotidien des occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Là-bas, il photographie des objets et installations réalisés sur l’espace. Il en résulte un projet photographique et plastique intitulé Objets autonomes. Louis Matton obtient avec ce projet la mention spéciale du Prix Levallois 2017 et une exposition à la galerie de L’Escale. Un sujet singulier à découvrir jusqu’au 25 novembre.
Que dois-je montrer de la lutte ? Comment vivre de façon autonome ? Comment évoluent les objets sur les zones de résistance ? Assez vite, ces questions se sont imposées à Louis Matton, photographe et militant. À plusieurs reprises, le jeune homme s’est rendu à Notre-Dame-des-Landes et a documenté la lutte des opposants au projet d’aéroport. Il a choisi de montrer le quotidien des militants à travers des objets bricolés, vitaux et parfois offensifs. Au-delà de l’objet, ce sont les couleurs et les formes qui intéressent le photographe, « je voulais montrer le juste équilibre entre les différents matériaux qui évoluent dans le temps et dans l’espace », nous confie-t-il. C’est un reportage singulier et esthétique qu’il a confectionné.
Louis Matton nous emmène dans un univers étrange où les objets de fortune deviennent œuvre d’art. Il a travaillé un accrochage original et changeant selon l’espace d’exposition. Chacune de ses fresques est unique. Et si chacun des objets photographiés est autonome, ses photos s’apprécient dans leur ensemble, comme une communauté, « un ensemble d’images » qui rappelle le mode vie sur place. En choisissant de ne montrer qu’une partie de la réalité, il nous invite à prolonger la réflexion. Qu’est-ce que l’autonomie ? Comment vivre en communauté ? Qu’est-ce que la lutte ? Pourquoi et comment lutter ? Ce travail brut et plastique lève un certain nombre de questions existentielles et prolonge son engagement sur le terrain.
Objets Autonomes © Louis Matton / Prix Levallois 2017