Photographe plasticienne, Jeanne Pieprzownik peint ses images de tons bariolés pour rehausser la splendeur du monde. Inspirée par l’art naïf et le surréalisme, elle compose à l’aide de nuances un récit riche en émotion, où chaque contraste devient un symbole, un fragment, une sensation. « Je suis persuadée de voir les couleurs de manière très fade, confie-t-elle. Lorsqu’une d’elles semble flashy, elle m’apparaît normale. Mes tonalités sont éclatantes, elles sont le reflet de ma personnalité, ma perception du monde. Elles vivent pour embellir une réalité parfois difficile – j’aime dénoncer un fléau comme la pollution à travers une approche très plastique. » Véritable encyclopédie de 700 images, Les chemins de l’ADN conte, à travers un certain réalisme magique, la relation ambiguë entre homme et nature. Au cœur d’un paysage sublime, des empreintes néfastes laissées par l’être humain, dispersées çà et là, révèlent son égoïsme. « Je dévoile, dans cette série, mon engagement écologique. L’humain ne perçoit pas la beauté évidente de notre planète, suis-je obligée d’accentuer ses couleurs pour qu’il en prenne conscience ? », s’interroge-t-elle. Utilisant la retouche comme un pinceau, l’artiste applique un baume sur son environnement. Un filtre fantaisiste, révélant une splendeur teintée d’amertume, un charme fragile, mourant, dont l’éclat doit être à tout prix protégé.
© Jeanne Pieprzownik