Joachim Romain : 20 ans d’art engagé

20 juillet 2023   •  
Écrit par Lucie Guillet
Joachim Romain : 20 ans d’art engagé
© Joachim Romain

© Joachim Romain
© Joachim Romain

Joachim Romain fête ses 20 ans de carrière avec des évènements qui prendront place tout au long de l’année. Expositions, livre et collaboration avec son père, l’artiste retrace pour nous son parcours engagé et son évolution artistique.

Ce n’est pas tous les jours que l’on a 20 ans de carrière ! Joachim Romain l’a bien compris et a saisi l’occasion pour mettre à l’honneur son art photographique et plastique qu’il développe depuis deux décennies. Pour cet anniversaire, il a eu « envie de marquer le coup » et a déjà exposé à plusieurs reprises, installé des œuvres, collaboré avec divers artistes mais aussi avec Plissé de France. Que ce soit en France ou dans le monde – Miami ou encore Bruxelles –, Joachim Romain voit les choses en grand et prévoit nombre d’évènements pour le deuxième semestre 2023.

Entre la sortie d’un livre retraçant son parcours artistique et une collaboration avec le 9ème Concept, l’artiste revient où tout a commencé, au Havre, notamment à travers une exposition en duo avec son père, artiste peintre, qui lui tient particulièrement à cœur. « Qui ne trouverait pas ça génial ? », s’émerveille le photographe lorsqu’on lui parle de cette association. Proche de ses racines, il reste fidèle à celles et ceux qui l’entourent. Alors que sa toute première exposition s’est faite chez son coiffeur, Joachim Romain décide d’y exposer des années plus tard. « J’avais envie de fêter ces 20 ans avec les gens qui m’ont inspiré, qui m’ont aidé et suivi pendant ces années », déclare-t-il.

© Joachim Romain
© Joachim Romain
© Joachim Romain
© Joachim Romain
© Joachim Romain
© Joachim Romain

© Joachim Romain
© Joachim Romain

L’art de l’engagement

C’est au niveau du port de sa ville d’origine qu’il fait ses armes dans l’art urbain, il y a une vingtaine d’années. Équipé de son appareil photo, Joachim Romain se prend de passion pour ce qui l’entoure et arrête son regard sur les couches d’informations présentent dans les affiches, conséquences d’une société de consommation de masse. Son travail n’aura de cesse de se développer tout en gardant cet esprit critique sociétal.
Travaillant avec ce que la ville lui offre – usure urbaine naturelle et éléments typographiques –, il s’adonne à des expériences de lacération d’affiches dans la rue. Un art engagé qui va prendre de l’ampleur lorsqu’il décide de l’utiliser pour révéler notre époque. Nos yeux, constamment happés par des images aussi bien dans les villes que sur Internet, rappellent indéniablement la frénésie d’achat. Fort de son expérience en graphisme et dans le numérique, il crée alors sa série Fast Shop, en 2009, réalisée à partir de prises de vues de sites de ventes en ligne. « Il y a eu beaucoup de recherche parce que lorsqu’on est sur Internet on nous propose toujours les mêmes choses. Il a fallu que je trouve des alternatives. Puis ce sont des photos que je prends avec un temps de pause plus ou moins long, il y a eu des difficultés techniques, notamment avec l’écran de l’ordinateur qui renvoie un rendu particulier une fois photographié », confie l’artiste.

Utilisant un effet de sublimation qui se rapproche de l’écran, ses images dévoilent des corps disparaissant presque, métaphore d’une consommation expéditive. Il déchire, découpe ou brûle ses images a posteriori, les transformant ainsi en des œuvres uniques prenant parfois la forme de sculptures. « J’aime vraiment faire des installations, cela permet d’aller plus loin avec l’œuvre. J’essaye de voir comment je peux avancer avec ma photo tout en essayant d’être le plus proche de mon sujet », explique Joachim Romain.
Sa fascination pour les portraits et celle qu’il nourrit pour l’art urbain se mêlent afin de créer des œuvres qui ont été mis à l’épreuve du temps. Cette fusion de ses différentes visions artistiques en fait ressortir tout le propos. L’engagement de Joachim Romain à travers son art reste intact depuis 20 ans et le sera surement toujours dans les deux décennies à venir !

© Joachim Romain
© Joachim Romain
© Joachim Romain
© Joachim Romain
© Joachim Romain
© Joachim Romain

© Joachim Romain
© Joachim Romain
© Joachim Romain
© Joachim Romain

© Joachim Romain
© Joachim Romain

© Joachim Romain
© Joachim Romain

© Joachim Romain
© Joachim Romain
© Joachim Romain
© Joachim Romain
© Joachim Romain
© Joachim Romain
À lire aussi
Marjolijn de Groot emballe les êtres pour critiquer nos modes de consommation
Marjolijn de Groot emballe les êtres pour critiquer nos modes de consommation
« Pour chacune de mes images, la manipulation de textures et le prisme des couleurs s’imposent comme les éléments premiers de mon geste…
16 décembre 2022   •  
Écrit par Apolline Coëffet
« Tout doit disparaître » : les obsessions d’une société en quête de (sur)consommation
« Tout doit disparaître » : les obsessions d’une société en quête de (sur)consommation
Véritable collaboration entre Jean-Marie Donat, collectionneur et artiste, et la commissaire d’exposition Audrey Hoareau, l’exposition…
19 janvier 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas

Explorez
Dans l’œil de Jeannot : les combats qui ne sautent pas aux yeux
© Jeannot
Dans l’œil de Jeannot : les combats qui ne sautent pas aux yeux
Aujourd’hui, plongée dans l’œil de Jeannot. Le photographe derrière ce pseudonyme explore, à travers une œuvre sensible et poétique, la...
Il y a 3 heures   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #509 : Anthony Saroufim et Jude Vadée
© Anthony Saroufim
Les coups de cœur #509 : Anthony Saroufim et Jude Vadée
Nos coups de cœur de la semaine, Anthony Saroufim et Jude Vadée, fréquentent la vie nocturne underground. Si le premier explore les fêtes...
Il y a 11 heures   •  
Écrit par Milena Ill
Kiana Hayeri et Mélissa Cornet remportent la 14e édition du Prix Carmignac
Kaboul, Kaboul, Afghanistan, 29 février 2024. Des journalistes féminines travaillent dans le bureau d'un média axé sur les femmes. Depuis l'arrivée au pouvoir des talibans en août 2021, le paysage médiatique afghan a été décimé. Selon Reporters sans frontières, dans les trois mois qui ont suivi la prise de pouvoir des talibans, 43 % des médias afghans ont disparu. Depuis, plus des deux tiers des 12 000 journalistes présents dans le pays en 2021 ont quitté la profession. Pour les femmes journalistes, la situation est bien pire : obligées de se couvrir le visage, de voyager avec un chaperon, interdites d'interviewer des officiels, soumises au harcèlement et aux menaces, plus de 80 % d'entre elles ont cessé de travailler entre août 2021 et août 2023, selon Amnesty International. Sans reporters féminines, il devient de plus en plus difficile de rendre compte de la situation des femmes afghanes dans une société où les hommes sont rarement autorisés à les interviewer. Les sujets concernant les droits des femmes sont particulièrement sensibles, et la pression exercée sur les médias et les journalistes a fait de l'autocensure la nouvelle norme pour les reportages. © Kiana Hayeri pour Fondation Carmignac
Kiana Hayeri et Mélissa Cornet remportent la 14e édition du Prix Carmignac
Le jury du Prix Carmignac a récompensé Kiana Hayeri et Mélissa Cornet pour Afghanistan: No Woman’s Land. Cette édition 2024 est consacrée...
05 septembre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Et Wataru Igarashi entra dans la transe
© Wataru Igarashi
Et Wataru Igarashi entra dans la transe
Série au long cours, Spiral Code a pris, l'année dernière, la forme d’un publié chez The Photobook Review et shortlisté pour le Arles...
05 septembre 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Dans l’œil de Jeannot : les combats qui ne sautent pas aux yeux
© Jeannot
Dans l’œil de Jeannot : les combats qui ne sautent pas aux yeux
Aujourd’hui, plongée dans l’œil de Jeannot. Le photographe derrière ce pseudonyme explore, à travers une œuvre sensible et poétique, la...
Il y a 3 heures   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Contenu sensible
Marc Martin et Mathis Chevalier, le nu contre l'obscène
© Marc Martin
Marc Martin et Mathis Chevalier, le nu contre l’obscène
Quelques temps après la parution de l’ouvrage Tomber des nu(e)s, le photographe Marc Martin et Mathis Chevalier, son modèle, participent...
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Milena Ill
Les coups de cœur #509 : Anthony Saroufim et Jude Vadée
© Anthony Saroufim
Les coups de cœur #509 : Anthony Saroufim et Jude Vadée
Nos coups de cœur de la semaine, Anthony Saroufim et Jude Vadée, fréquentent la vie nocturne underground. Si le premier explore les fêtes...
Il y a 11 heures   •  
Écrit par Milena Ill
Les images de la semaine du 02.09.24 au 08.09.24 : vers l'élévation
© Clara Chichin
Les images de la semaine du 02.09.24 au 08.09.24 : vers l’élévation
C’est l’heure du récap‘ ! Cette semaine, les photographes que nous mettons en avant tendent l'oreille vers les échos multiples de...
08 septembre 2024   •  
Écrit par Milena Ill