Julien Lombardi remporte le prix Photographie & Sciences 2024

10 décembre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Julien Lombardi remporte le prix Photographie & Sciences 2024
© Julien Lombardi, Planeta, UV 395 nm, 2024

Le jury de la quatrième édition du prix Photographie & Sciences a récompensé Julien Lombardi. Sa série primée, Planeta, prend pour cadre le désert de Sonora, au Mexique, afin d’interroger nos représentations de l’espace

Après avoir décoré Richard Pak, Manon Lanjouère et Anaïs Tondeur, le jury du prix Photographie & Sciences a distingué Julien Lombardi. Comme son nom l’indique, la récompense s’intéresse aux photographes de la scène française qui associent la dimension sensible de leur médium avec l’aspect factuel des sciences. Instiguée en 2021 par Philippe Guionie, délégué général du Prix, et désormais portée par la Villa Pérochon, la démarche est encouragée par l’ADAGP, les ministères de la Culture et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ainsi que les partenaires médias Sciences et Avenir – La Recherche et Fisheye. L’objectif est de soutenir un ou une artiste dans l’aboutissement d’un projet aux côtés de scientifiques. À cette aide s’ajoute une dotation de 6000 €. À l’automne 2025, une exposition aura lieu à la Villa Pérochon, située à Niort, dans le cadre de la Fête de la Science. Le public pourra alors découvrir les contours de la série primée cette année.

Interroger les représentations de l’espace 

À l’occasion de cette édition 2024, le jury a passé en revue 81 dossiers de candidatures. Parmi eux, celui de Julien Lombardi s’est démarqué. « Le projet Planeta prend pour point de départ les missions Apollo simulées dans le désert de Sonora, au Mexique, dans les années 1960-70 pour échafauder un contre-récit de la conquête spatiale », explique-t-il dans sa note d’intention. Accompagné de scientifiques originaires de la région et officiant dans l’astrophysique, la biologie, la géologie et l’anthropologie, l’artiste français entend prolonger cette simulation, transformant ainsi la Terre en « une planète analogue ». Cette opération s’impose comme un moyen efficace d’annihiler la distance et de confondre les connaissances dont nous disposons avec les expériences sensibles. « L’enjeu est de questionner nos représentations de l’espace et les imaginaires qui lui sont associés, car on ne voit pas l’espace, nos sens humains ne nous le permettent pas, nous ne percevons pas les ondes infrarouges, ultraviolets ou H alpha à partir desquelles sont réalisées les photographies des corps célestes. Pas plus d’ailleurs que nous ayons personnellement et physiquement accès à d’autres mondes, souligne-t-il avant de soulever un autre point essentiel. Il se joue dans ce trouble des questions fondamentales sur la nature des images. Sans la compréhension des travaux scientifiques qui en sont à l’origine, que regarde-t-on ? »

À lire aussi
Focus #35 : Julien Lombardi et l’avenir incertain d’une terre sacrée
Focus #35 : Julien Lombardi et l’avenir incertain d’une terre sacrée
C’est l’heure du rendez-vous Focus de la semaine ! Aujourd’hui, lumière sur Julien Lombardi qui dans La terre où est né le soleil explore…
18 janvier 2023   •  
Écrit par Lou Tsatsas
« La photo a constitué une preuve de la conquête de l’espace »
« La photo a constitué une preuve de la conquête de l’espace »
Bianca Salvo, née en 1986, est une artiste visuelle italienne travaillant entre Milan et Bogota. Elle signe avec The Universe Makers, une…
19 février 2019   •  
Écrit par Maria Teresa Neira
Explorez
Que reste-t-il après le feu ? : des images, des voix, des actifs
Totems de mémoire en forêt © Alexandre Dupeyron
Que reste-t-il après le feu ? : des images, des voix, des actifs
À l’écomusée de Marquèze, jusqu’au 28 septembre 2025, l’exposition 600° – La forêt après le feu du collectif LesAssociés, pose une...
19 juin 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Hendrik Paul : un besoin de nuit
© Hendrik Paul, Dark Light
Hendrik Paul : un besoin de nuit
Avec Dark Light, Hendrik Paul signe un livre de photographie argentique en noir et blanc, publié chez Datz Press, qui explore la nuit, le...
17 juin 2025   •  
Écrit par Milena III
Hommage à Sebastião Salgado, humaniste soucieux de la nature
© Fisheye Magazine
Hommage à Sebastião Salgado, humaniste soucieux de la nature
Sebastião Salgado est décédé ce vendredi 23 mai 2025 à l’âge de 81 ans. Tout au long de sa carrière, le photographe a posé un regard...
26 mai 2025   •  
Écrit par Eric Karsenty
Dans l’œil d’Aletheia Casey : le rouge de la colère et du feu
© Aletheia Casey
Dans l’œil d’Aletheia Casey : le rouge de la colère et du feu
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil d’Aletheia Casey, dont nous vous avons déjà parlé il y a quelques mois. Pour Fisheye, elle...
28 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Sous les paupières closes : un rêve surréaliste à Arles
Two Dinners, 2024 © Nyo Jinyong Lian
Sous les paupières closes : un rêve surréaliste à Arles
Du 7 juillet au 5 octobre 2025, la Fisheye Gallery ouvre son espace arlésien à quatre artistes émergentes : Eloïse Labarbe-Lafon, Anna...
Il y a 4 heures   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Marco Dos Santos fait feu de tout bois
© Marco Dos Santos
Marco Dos Santos fait feu de tout bois
Mais peut-il seulement tenir en place ? Depuis plus de vingt ans, Marco Dos Santos trace une trajectoire indocile à travers les scènes...
Il y a 9 heures   •  
Écrit par Milena III
Pentax x Nation Photo x Fisheye : trois visions du surréalisme à Arles
© Melina Barberi
Pentax x Nation Photo x Fisheye : trois visions du surréalisme à Arles
À l’occasion des Rencontres d’Arles 2025, Fisheye Magazine, en collaboration avec Pentax et Nation Photo, a lancé un concours de...
01 juillet 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
La sélection Instagram #513 : les yeux dans les yeux
© Miriana Corabi / Instagram
La sélection Instagram #513 : les yeux dans les yeux
À travers des autoportraits, des photographies de leurs proches et d'inconnu·es, les artistes de notre sélection Instagram de la...
01 juillet 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot