À l’occasion des Jeux olympiques d’été, la RATP invite de nouveau Fisheye à mettre en avant les talents émergents du 8e art. Les 10 photographes exposé·e·s dans 13 stations du réseau revisitent l’image du sport de manière ludique, joyeuse et colorée. Comme un décathlon onirique qui vous conduira, au fil de vos déplacements, dans des univers surprenants. Cet article est à retrouver dans notre dernier numéro, Ressource.
Après avoir exposé une dizaine de jeunes auteur·ice·s à l’occasion du 10e anniversaire du magazine l’an dernier, la RATP invite de nouveau Fisheye en cette année olympique pour explorer l’image du sport au prisme des photographes émergent·e·s. Les dix regards retenus pour ce grand travelling traversant pas moins de treize stations vous réservent de belles découvertes. Une opération labellisée Olympiade culturelle : cette programmation explore les liens entre l’art et le sport, mais aussi des valeurs comme l’excellence, l’inclusion, la diversité culturelle et l’universalisme.
Vous pourrez ainsi, jusqu’au 27 mai, découvrir le travail de Pelle Cass, qui traduit l’énergie du jeu en un ballet synchronisé de mouvements et de passion, suspendant ces moments fugaces dans une éternité visuelle. Ses milliers de clichés assemblés en un time-lapse immobile nous entraînent dans un tourbillon étrange et dionysiaque. Dans un autre rapport au mouvement, les photos de Cait Oppermann – saisies sur le vif ou dans le flou – recomposent, fragment après fragment, une chorégraphie qui nous hypnotise. Véritables épures graphiques, les clichés d’Anthony Blasko hissent le geste sportif au rang d’œuvre d’art. En équilibre dans le bleu du ciel, ses plongeurs nous transportent dans une autre dimension. Native du Pays de Galle, Eva Watkins s’intéresse, elle, aux gens, à leurs histoires et leur rend hommage à travers des images qui sont autant de moments de partage. Ancien sportif de haut niveau, Guillaume Martial mène quant à lui une recherche sur l’espace et son appropriation dans la tradition du cinéma burlesque. Dans ses images, où il se met en scène, il nous propose une nouvelle lecture de la photographie de sport, poétique, décalée et pleine d’humour.
Atmosphère psychédélique
C’est vers le surréalisme que nous entraîne Andrea Koporova avec une œuvre singulière aux couleurs acidulées. Ses architectures sophistiquées composent un univers parallèle à l’atmosphère psychédélique. Passionné lui aussi par la couleur, Benjamin Malapris incarne la puissance du sport, révélant la persévérance et la détermination des athlètes. Avec The Flying Cholitas, Luisa Dörr montre des lutteuses boliviennes qui défient les stéréotypes de genre en participant à un sport traditionnellement dominé par les hommes. La photographe participe ainsi à faire de leur lutte une puissante avancée culturelle. Avec une maîtrise de la composition et de l’esthétique, Brad Walls transforme les moments sportifs en véritables œuvres d’art. Il saisit avec grâce la force et l’émotion des athlètes de manière étonnante. Enfin, photographiant les terrains de sport en mettant l’accent sur leurs qualités graphiques et chromatiques, Ward Roberts compose ses images dans de subtiles et chatoyantes couleurs pastel, que vient contaminer tout un fourmillement de détails.
Les dix auteurs·rice·s sélectionné·e·s par Fisheye nous permettent d’oublier l’image classique et traditionnelle du sport. Leurs pas de côté toniques, décapants – et si l’on ose : olympiques – nous révèlent des dimensions insoupçonnées. Leurs travaux hissent haut les couleurs de la créativité et installent sur le podium les trois mots-clés du magazine : Raconter, Inspirer, Révéler.