En collaboration avec la Galerie Esther Woerdehoff, l’hôtel La Belle Juliette accueille l’exposition du photographe Chervine. Une série de clichés cinématographiques de la bourdonnante New York.
La série s’intitule Solitudes, et dévoile des clichés cinématographiques et poétiques, qui évoquent les clairs-obscurs des grands peintres. Exposées sur les murs du bar de l’hôtel La Belle Juliette, les images se teintent d’une certaine mélancolie, mettant en contraste les conversations des clients venus se détendre et les personnages solitaires qui composent les photographies. L’accrochage au beau milieu d’un bar donne aux clichés une nouvelle dimension, immergeant le visiteur dans l’ambiance particulière de la ville américaine. Né en 1972 en Iran, le photographe a grandi à Paris, puis s’est installé à New York en 2008 où il vit désormais. Charmé par la photogénie de la Grosse Pomme, il s’est lancé en autodidacte dans la street photography.
Chercher l’éclat
Nous voici donc à New York. Au loin, l’Empire State Building se dresse comme une boussole gigantesque. Les klaxons des voitures assourdissent les passants, qui se réfugient dans les cafés, le temps de se saisir d’une boisson chaude, avant de poursuivre leur chemin. En captant l’instant avec empathie, Chervine plonge le regardeur dans le quotidien de ses sujets. Sur une image, un couple discute, apparemment insensible au bruit qui les entoure. Sur une autre, une jeune femme, émerveillée, lève les yeux vers les sommets des gratte-ciel de la métropole. Inspiré par les grands photographes américains des années 1960-1970 – notamment la spontanéité des scènes de Joel Meyerowitz – et les contrastes dramatiques de la peinture, l’auteur cherche l’éclat, la touche colorée qui sublime ses compositions.
Conversation, Yellow Shirt, ou encore Red Haired, les titres de ses clichés guident le regard du spectateur vers les détails importants. Des éléments reliés aux personnages. Qui sont-ils ? Où vont-ils ? Sont-ils seuls ? En sublimant un instant volé, Chervine invite l’imaginaire dans l’ordinaire, et écrit des amorces de récits que le regardeur est libre de continuer. Un spectacle improvisé dont le décor est la rue.
Hôtel La Belle Juliette
92 rue du Cherche-Midi, Paris 6e
Jusqu’au 1er juin 2019
© Chervine