Valery Konkov et Valeria Dellisanti perçoivent la nature comme un élément hautement symbolique. Le premier perce sa beauté pour révéler un monde dangereux, tandis que la seconde s’en sert pour explorer la notion de solitude. Voici nos coups de cœur #254.
Valery Konkov
Photographe russe de 22 ans, Valery Konkov a étudié l’histoire, avant de s’inscrire à l’École de photographie moderne de Saint-Pétersbourg. Aujourd’hui, l’auteur se définit comme un photographe documentaire, tout en portant une attention particulière à la beauté de l’image. « Selon moi, seule une perception esthétique peut nous faire comprendre les enjeux les plus complexes et importants », précise-t-il. C’est au nord de la Russie, dans la ville de Montchegorsk, connue pour son exploitation minière et métallurgique importante, que Valery Konkov s’est rendu. « La vie des habitants dépend de ce centre industriel. Il est au cœur de leurs habitudes, mais pollue aussi énormément », confie-t-il. Des émissions nocives que le gouvernement souhaite garder secrètes. « Durant la réalisation du projet, j’ai été détenu par le service de sécurité de l’usine, et envoyé au service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie, qui m’a menacé », ajoute-t-il. Dans ses images, la nature froide du territoire semble aussi belle que dangereuse, un paysage mourant, dissimulé par la neige imposante. Une immersion dans un espace « dont l’air est saturé de gaz toxiques ».
© Valery Konkov
Valeria Dellisanti
Valeria Dellisanti, 23 ans, étudie et travaille comme photographe en Italie d’où elle est originaire. « J’ai acheté mon premier appareil photo à l’âge de 16 ans. J’ai ensuite étudié dans une école d’art où j’ai appris à composer une image, mais ma passion pour la photographie est née quelques années plus tard, quand j’ai quitté le sud de l’Italie pour le nord, et que je me suis installée à Bologne. C’est là que j’ai acheté mon premier boîtier argentique », explique-t-elle. En développant une approche instinctive, spontanée ou encore intime, Valeria Dellisanti explore les notions de fragilité, de changement et de solitude. Les images qu’elle nous partage proviennent de son ouvrage intitulé Summer, paru en septembre 2017. « J’ai regroupé des photos prises depuis les rivières d’Émilie-Romagne et jusqu’aux côtes de la Mer Adriatique. Ces fragments de mon été composent un journal photo, ainsi qu’une tentative de dialogue entre la nature et le corps humain », confie-t-elle.
© Valeria Dellisanti