Alexander Kaller et Stephen Sillifant, nos coups de cœur #355 fuient tous les deux la frénésie de notre monde pour réaliser des images apaisantes – une sérénité que l’un trouve dans la nature, et l’autre dans l’espace public.
Alexander Kaller
« La photographie est ma façon d’échapper au chaos du quotidien et de capturer des scènes fascinantes, que les gens ont pour habitude d’ignorer », déclare Alexander Kaller. Le photographe russo-allemand utilise le médium pour fuir la civilisation, retrouver la nature, qui ne se « soucie pas de la perfection ou de l’imperfection… car elle se préoccupe seulement de sa survie ». Daltonien, l’auteur joue de son handicap pour capturer une nouvelle réalité – qu’il explore à travers sa propre interprétation des couleurs. Influencé par Andrei Tarkovsky, Stanley Kubrik, Ridley Scott ou encore Tim Burton, le photographe développe un univers animé par la tension et la confusion. Et, tout en fuyant le chaos, Alexander Keller l’épure pour en extraire tout éclat, toute gloire qui rendraient ses photographies envoûtantes. Selon lui, « l’homme n’est pas une espèce fascinante qui mérite d’être constamment représentée dans [s]es images ». Ainsi, le médium lui permet plutôt d’illustrer l’impact que l’homme a sur la nature : la destruction.
© Alexandre Kaller
Stephen Sillifant
« Je perçois mes photographies comme des fragments de rêves qui n’ont pas de signification particulière, des moments calmes, d’observation. Ce que j’espère mettre en lumière ? Une impression de légèreté, de tranquillité. Faire en sorte que le regardeur devienne une boule de conscience, flottant paisiblement de scène en scène »
, raconte Stephen Sillifant. Installé au Cap, l’auteur a découvert le 8e art grâce à sa mère « qui a planté la graine en prenant beaucoup de photos de mes frères et sœurs et moi-même », se souvient-il. C’est en 2013 qu’il achète son premier boîtier, alors qu’il travaille en tant que professeur en Corée du Sud. Sur place, il découvre la street photography et s’immerge dans le dynamisme du pays, s’approchant au plus près des passants pour capturer les nuances de la vie urbaine. « À mon retour en Afrique du Sud, je me suis éloigné de cette approche, et je me suis mis à apprécier une photographie plus calme, privilégiant les espaces, les couleurs et la lumière aux espaces publics. J’aime aussi figer des scènes aux frontières de l’abstrait. Mes sources d’inspiration ? Les grands coloristes : William Eggleston, Fred Herzog, Harry Gruyaert, Ernst Haas et Saul Leiter », poursuit-il. Un ensemble apaisant, à l’atmosphère intemporelle.
© Stephen Sillifant
Image d’ouverture : © Stephen Sillifant